Ici, vous êtes sur les terres ancestrales de la seigneurie. Regardez derrière vous, vous y trouvez la rivière St-François.
Maintenant, regardez devant vous: voici le monument en pierre du Fort Crevier.
Sur la façade, une lourde plaque, avec des écrits résumant les faits qui se sont passés sur les rivages de la rivière, il y a de cela plus de 320 ans.
Ce monument n’est pas le premier, mais plutôt le 2e. Il a été érigé, en 1981 par le gouvernement du Canada pour commémorer l’emplacement historique du fort militaire.
Sur ces berges s’élevait un grand fort de bois, construit en septembre 1687, sur ordre du gouverneur et intendant de la colonie, Jacques René de Brisay, chevalier et Marquis de Denonville, par les censitaires de la seigneurie, pour se protéger des attaques des Iroquois-Agniers. Ces derniers étaient encouragés par les Anglais à le faire. La fortification se composait du manoir du seigneur, sa chapelle, quelques maisons, un bâtiment pour les militaires et un moulin, qui se trouvait tout près.
Il y a eu plusieurs escarmouches, nombres d’entre elles mortelles, entre 1687 et 1693. Pouvez-vous ressentir les sentiments qu’avaient les habitants lorsqu’ils sortaient hors du fort? Les sentiments de peur et d’incertitude régnaient en maître. Ils devaient toujours être un groupe d’au moins 6 personnes lorsqu’ils étaient à l’extérieur. Malheureusement, ce n’était pas toujours suffisant. En 1693, le seigneur Crevier fut enlevé par les Iroquois, emmené en Nouvelle-Angleterre puis torturé. Il était à l’article de la mort quand un officier anglais, Peter Schuyler, commandant de la garnison d’Albany, le racheta, mais ce fut trop peu trop tard.
Après les traités de paix entre les Anglais et les Français, en 1697, puis entre les Français et les autochtones, en 1701, certaines sources indiqueraient que ce fort a été détruit avant 1710.