Jolie municipalité en bordure du fleuve Saint-Laurent, Verchères se complète de son archipel d’îles situé à mi-chemin entre les deux rives. En tout, ce sont 5 îles qui sont rattachées à Verchères. De gauche à droite : l’île Beauregard, l’île Desmarais, l’île Marie – puis un peu cachée derrière cette dernière – l'île Dansereau et, finalement - la petite île en avant-plan plus à droite - l’île aux Prunes.
Le saviez-vous, l’île Beauregard, située à l’extrémité gauche, constitue la toute première réserve naturelle privée du Québec? L’organisme Conservation de la nature Canada – Québec1 y protège l’Arisème du dragon, une plante qui, ici, vit un peu à l’extérieur de sa zone climatique habituelle et se retrouve fragilisée par le passage fréquent des bateaux qui fait varier le niveau de l’eau. D’autres espèces rares se retrouvent elles aussi menacées d’extinction : certaines espèces de poisson et la rainette faux-grillon, par exemple.2
Plusieurs espèces d’oiseaux nichant dans les iles de Verchères sont elles aussi inscrites au Registre public des espèces en péril : on y recense le Goglu des prés, l’Hirondelle de rivage, le Hibou des marais et le Râle jaune. On y trouve également l’habitat essentiel du Petit Blongios. Il est important de souligner que ces îles sont le deuxième plus important site de reproduction des Canards barboteurs au Québec et qu’elles abritent la plus grosse colonie de Goélands à bec cerclé de la province.3 Au total, ce sont 43 espèces d’oiseaux qu'on peut y observer! Parions que c’est une découverte, n’est-ce pas!?
À plusieurs endroits, tout près de chez nous, se cachent des poissons carnassiers redoutables et impressionnants! Il n’est pas rare de voir les Verchèrois se retrouver près du quai pour taquiner le poisson: le fleuve Saint-Laurent recèle d’autres espèces, dont des carpes, des brochets, des achigans et des esturgeons de belle taille. Ce quai, quoique bancal, on l’aime d’amour! Il appartient au gouvernement fédéral, mais Verchères est en pourparlers afin qu’il soit restauré et devienne une propriété municipale, question de lui donner un souffle nouveau et en faire un lieu qui serait le cœur de notre communauté.
Ce cours d’eau, qui berce nos journées, ici à Verchères, est d’une longueur de 3 360 kilomètres et prend ses sources dans le bassin du lac Supérieur, en Ontario, et dans quelques États américains. Au bout de sa course, notre majestueux Fleuve Saint-Laurent se jette dans le golfe du même nom. Il est l’habitat de milliers d’espèces vivantes...il y a là de sérieuses raisons d’en prendre grand soin!
Mais au fait, saviez-vous qu’on ne l’a pas toujours nommé ainsi, notre beau et grand fleuve? Jacques Cartier lui-même, dans ses narrations de voyage de 1535, le nomma d’abord « Grand fleuve de Hochelaga ». Le nom « Fleuve Saint-Laurent », entendu pour la première fois, est tiré de la « Narration » de Jacques Cartier, lui-même, racontant son voyage de 1535-1536! Toutefois, au cours du VIe siècle, il fut aussi appelé «rivière DE Canada» ou « rivière DES Canadas ». C’est à partir de 1604 que Samuel de Champlain, fondateur de Québec, opte plutôt pour « grande rivière de saint Laurens » puis, finalement, pour « fleuve saint Laurens » lorsqu’il désigne le cours d’eau dans ses écrits et sur ses cartes. C’est officiellement au XVIIe siècle que le toponyme « Fleuve Saint-Laurent » a fini par supplanter ses concurrents.
Évidemment, chaque nation amérindienne avait, elle aussi, son appellation propre pour identifier ce cours d’eau, moteur de vie : en montagnais, Saint-Laurent se dit Wepistukujaw Sipo, en abénaquis : Moliantegok; en mohawk : Roiatatokenti ou Raouteniateara.