Quiconque se baladait à l’époque dans le Cimetière Riverview, situé sur le chemin Victoria est, pouvait remarquer une pierre tombale éloignée des autres, presque cachée.
Cette pierre tombale est maintenant disparue.
Vestige d’un passé où le colonialisme et le racisme faisaient encore beaucoup de ravages et amenaient la population à considérer plusieurs Premières Nations comme peuples impies, cette pierre tombale à l’écart est pourtant celle d’un personnage historique important de la région.
Archie Annance, métis d’origine Abénaquis de la nation Waban-Aki, né en 1824, fait partie intégrante de l’histoire de Scotstown.
Doté d’une solide éducation en minéralogie et en géologie acquise d’études au sein de collèges américains, ce trappeur autochtone, devenu guide de chasse et de pêche dans les pourtours du Massif Mégantic aidait fréquemment les nouveaux colons inexpérimentés à s’acclimater aux rigueurs du terrain et du climat.
Il leur apprenait même parfois à lire et à écrire.
Sa présence est vite devenue essentielle.
Mais ce qui a conféré une certaine popularité à Archie Annonce, c’est sa capacité à trouver des gisements d’or dans les terres avoisinantes et de revendre ses trouvailles aux colons de la région, comme à Scotstown, par exemple.
Son caractère jovial et avenant ainsi que sa propension à raconter ses exploits l’ont certainement conduit à trop en révéler sur ses richesses.
Musique inquiétante.
Au printemps 1891, il connut un sort malheureux : il fut attaqué et pillé par de cupides malfrats sans merci, alors qu’il se trouvait dans le secteur de Notre-Dame-des-Bois.
Malheureusement, les criminels ayant assassiné Archie Annance n’ont jamais été retrouvés et, jusqu’à maintenant, il existe très peu d’indices afin de connaitre leur identité.
Non baptisé, sa mort fut célébrée sans grande cérémonie.
Les dirigeants de la paroisse de Notre-Dame-des-Bois, où il habitait au moment de sa mort, ont refusé de l’enterrer dans leur cimetière catholique.
Les habitants de Scotstown se sont occupés de l'enterrer en évitant toutes dépenses funestes.
Son cercueil, qui a coûté 2,50 $, a été payé avec l’argent recueillie à la suite de la vente de ses objets personnels.
À l’époque, une vie ne valait parfois pas très chère.
La musique s’adoucit.
Maintenant, la légende d'Archie Annance continue de vivre dans les mémoires de ceux qui parcourent les chemins des environs.
Malgré sa mort tragique, Archie Annance demeure un personnage important de la région.