Narration
Le 81, chemin Victoria ouest à Scotstown…
C'est là que tout a commencé pour John Black, un des pionniers de la ville.
En cette maison, qui fut la sienne, se dessine un véritable symbole de l'histoire de la croissance de la communauté de Scotstown.
Moment historique de la naissance du premier enfant à Scotstown. On entend, d’une pièce adjacente, une femme accoucher. John Black fait les cent pas.
Musique animée et épique.
John Black
Je vous remercie ma chère tante d’être venue nous porter assistance aussi rapidement.
J'ai l'impression que ça prend trop de temps.
Pourquoi ça ne va pas plus vite ?
Vieille tante
Mon cher John, il faut être patient.
La nature suit son cours, tout ira bien.
John Black
Mais ça fait des heures qu'elle est en travail !
Et la sage-femme n'a pas l'air sûre d'elle.
Vieille tante
C'est normal d'avoir des inquiétudes, surtout pour un événement aussi important que la naissance de votre premier enfant.
Mais je suis sûre que tout se passera bien.
Vous avez une sage-femme expérimentée ici, et je suis là pour aider au besoin.
John Black
Quand je m’assois, j’ai soudainement besoin de me relever et une fois debout, j’ai l’impression qu’il faut absolument que je me rassoie.
Vieille tante
Calmez-vous mon cher John.
Un premier enfant c’est toujours un événement très énervant.
John Black
Je le vois dans les yeux de la sage-femme que ce n’est pas un accouchement qui se présente comme il le devrait.
Pourvu que ma tendre épouse tienne le coup.
Nous n’avons pas fait tout ce chemin d’Écosse pour vivre une telle tragédie, ici, en Amérique, alors qu’on nous a promis un avenir prospère.
Vieille tante
Tous les accouchements son différents.
Mon premier, j’ai mis 48h à l’accoucher alors que le deuxième est sorti après deux heures.
John Black
C’est beaucoup trop long.
Vieille tante
Vous manquez de patience, John Black.
Tenez. Une bonne tisane. Ça vous redonnera de l’aplombs.
John Black
Merci.
Vieille tante
Vous savez John, il est normal d'avoir des inquiétudes, mais il faut garder espoir.
Votre femme est une femme forte, une véritable Écossaise, et elle va réussir à mettre au monde ce petit être en bonne santé, j’en suis persuadé.
John Black, au bord des larmes
Je ne sais pas comment je vais faire si quelque chose arrive à ma femme ou à mon enfant.
Vieille tante
Ne pensez pas à ça, John.
Pensez plutôt à la joie que vous ressentirez lorsque vous tiendrez votre enfant dans vos bras pour la première fois.
John Black
Merci de me rassurer chère tante.
Vieille tante
C’est tout naturel.
Votre femme et votre enfant ont besoin de vous.
Comme la foi qui donne naissance à l'espoir, la naissance inspire la foi en un avenir meilleur.
Priez pour eux, soutenez-les, et tout ira bien.
Musique rythmée, entrainante.
Narration
En effet, non seulement John Black y a vécu, mais il aurait également eu l'insigne honneur d'être le père du premier enfant à naître à Scotstown.
Comme la plupart des premiers arrivants, John Black est entré au service de la Glasgow and Canadian Land and Trust Company.
Dès 1873, fraîchement débarqué d'Écosse, il fut engagé comme commis.
Rapidement, il s'est intégré complètement à la vie sociale et économique de la petite communauté.
En 1892, John Black achète cette maison qui deviendra la sienne jusqu'en 1911.
Il est possible que la maison ait été construite par Thomas Muir quatre années plus tôt, lorsque ce dernier acheta le lot de la Glasgow.
Quoi qu'il en soit, la famille Black a conservé cette maison, devenue un bel exemple de ces maisons qui s'élevèrent autour des moulins dans les premières années de la fondation de Scotstown.
Même si elle a été vendue en 1911 à la Guelph Patent and Cask Company Ltd qui l'a utilisée pour loger ses employés jusqu'aux années 1960 et malgré les nombreux changements qu'elle a subis, cette petite maison de style néo-classique américain, à plan en « L » à deux niveaux d'occupation, demeure un témoin vivant des humains qui ont su faire preuve d’ardeur et de détermination.