La maison du forgeron McKay, au 113-115, rue Coleman

Domicile d'un pionnier de Scotstown


1884

Ebenezer Milloy McKay est arrivé à Scotstown en 1884. Il faisait partie de la seconde vague de pionniers qui vinrent se greffer au noyau de la Glasgow Canadian Land and Trust Company. Forgeron et commerçant, il fut un de ceux qui s’installèrent ici pour répondre aux besoins croissants d’une population grandissante. 

Il acheta ce lot en février 1902 pour y faire construire sa maison. À voir cette maison, il semble que son propriétaire avait assez bien réussi à tirer profit de ce qu’une ville comme Scotstown avait à offrir, car on est loin des petites maisons de colonisation de la fin du XIXe siècle.


Une néo-classique au style américain

De style néo-classique américain à plan en « L », cette maison a conservé assez de ses composantes originales pour nous permettre d’apprécier l’équilibre de ses formes.

Lorsque Ebenezer Milloy McKay rendit l’âme dans cette maison en 1921, sa veuve s’empressa de la vendre. Elle devint la propriété de William Murray, un commerçant de Lingwick, qui la conservera jusqu’en 1945. 

Plusieurs propriétaires se succèdent par la suite. Chacun ajoutant leurs couleurs préférées, tout en conservant les caractéristiques originales du bâtiment. Qu'on pense au plan en L, au toit à 2 versants droits, au revêtement en planches à clin, à la belle galerie, aux planches cornières ou à la corniche.


L'atelier

On ignore où exactement Ebenezer M. Mckay a exercé son métier de forgeron. À tout le moins, on peut imaginer qu’il travaillait le fer non loin de sa maison, car, selon les informations recueillies sur l’histoire des forgerons au Québec, il est mentionné que souvent, le forgeron de campagne habitait à proximité de son lieu de travail. 

Le forgeron allait dîner chez lui et se permettait parfois une courte sieste. Mais très vite on frappait à sa porte pour des urgences diverses, telles des travaux réparation de machineries agricoles.


C’est en forgeant qu’on devient forgeron

Cette expression prenait tout son sens pour ces artisans qui ont contribué à l'essort du Québec.

Lieu de rassemblement

Fait cocasse, toujours selon la même source, la boutique de forge servait aussi de lieu de rassemblement. On y discutait fort de religion, de politique; on y apprenait
les dernières nouvelles, on se « forgeait » même des histoires. 

Quand venait le temps de payer, c’était souvent trop cher. Le forgeron devait vivre humblement et se contenter de ce que ses clients pouvaient lui donner. 

Quoi qu’il en soit, il est étonnant de ne pas avoir davantage de traces de l'atelier du forgeron, un métier exercé à Scotstown au début du 20e siècle, à l'époque où les forgerons étaient d’indispensable artisans.

Texte de l’audio

Narration

Ebenezer Milloy McKay a marqué l'histoire de Scotstown en devenant l'un des pionniers de cette ville en 1884.

Il fait partie de cette seconde vague de colons qui vient se greffer au noyau de la Glasgow Canadian Land and Trust Company, répondant ainsi aux besoins croissants d'une population grandissante.

En tant que forgeron et commerçant, il a contribué à l'essor de la ville en oeuvrant pour répondre aux demandes de la communauté.

En 1902, Ebenezer achète un lot de terrain sur lequel il fait construire sa maison, maintenant située au 113-115 rue Coleman.

Cette maison est loin des modestes habitations de colonisation du dernier quart du 19e siècle avec son style néo-classique américain à plan en « L ».

Ebenezer a rendu l'âme dans cette maison en 1921.

Sa veuve vend la demeure à un commerçant de Lingwick, William Murray. Depuis, la maison a changé de propriétaire plusieurs fois, chaque nouvelle personne y ajoutant sa propre touche tout en conservant les caractéristiques originales du bâtiment.

Il est intéressant de noter que l'on ignore où exactement Ebenezer a exercé son métier de forgeron, mais il est possible qu'il ait travaillé près de chez lui.

Selon l'histoire des forgerons au Québec, le forgeron de campagne habitait souvent à proximité de son lieu de travail.

La boutique de forge était aussi un lieu de rassemblement où les gens discutaient fort de religion, de politique et apprenaient les dernières nouvelles.

Il est amusant de penser qu'il s’y 'forgeait' même des histoires.

 

Musique, suivi de l’histoire, presque chuchottée, ponctuée de plusieurs éléments sonores, tels que rires de lutins et bruits de flammes peuvent ponctuer le récit d’Ebenezer. 

Ebenezer Milloy McKay

Cher apprenti, tu veux entendre une autre de mes histoires?

Très bien, assis-toi écoute attentivement.

Cette histoire se passe il y a bien longtemps, quand j'étais un jeune homme, à peine plus vieux que toi.

Je vivais ici, à Scotstown.

C’était une époque où j'étais fougueux et complètement passionné par mon métier.

J'étais tellement passionné que je passais souvent la nuit dans ma forge, à marteler le fer et à façonner de nouvelles créations.

Une nuit, après plusieurs heures de travail, je me suis assoupi dans ma forge.

Un bruit étrange m’a réveillé.

C'était comme un rire, mais pas n'importe quel rire.

C'était un rire grinçant, un rire de lutin.

J'ai regardé autour de moi, mais je n'ai rien vu.

Je me suis dit que c'était juste mon imagination qui me jouait des tours, alors j'ai repris mon travail.

Mais j'ai regardé plus attentivement, et j'ai vu une petite créature, à peine plus grande qu'une pomme de terre, qui me regardait en riant.

C'était un lutin, un de ceux dont on parle dans les histoires.

Et il n'était pas seul.

Mais ce que j'ai vu en songe cette nuit-là était bien loin d'être un rêve ordinaire.

Les lutins…

Ils étaient plusieurs et ils jouaient dans ma forge.

Au début, j'ai pensé que c'était juste mon esprit fatigué qui me jouait des tours. Mais quand je me suis réveillé, j'ai vu des empreintes de pas de lutins partout dans la forge. 

Ils avaient joué avec mes outils et même cassé mes équipements.

Je me suis fâché, bien sûr, mais quelque chose en moi m'a dit que je devais être plus tolérant.

Et alors, quelque chose d'incroyable s'est produit.

Les lutins sont revenus et se sont mis à me parler, en gaélique écossais.

Et c'est là que j'ai découvert que ces lutins étaient en fait des esprits de la forge, qui vivaient dans les flammes et la chaleur de mon travail.

Ils m'ont raconté des histoires sur les temps anciens, quand les forgerons étaient des sorciers et des magiciens. 

Ils m'ont appris comment manipuler les flammes et comment utiliser les énergies de la forge pour créer des choses extraordinaires.

Et depuis cette nuit-là, j'ai commencé à voir les lutins partout dans ma forge.

Ils m'ont aidé à améliorer mes compétences et à devenir un meilleur forgeron.

Et je sais que je ne suis pas le seul à avoir vécu cette expérience.

Beaucoup de forgerons à travers l'Écosse ont vu ces lutins et ont été inspirés par eux.

Alors, mon cher apprenti, n'oublie jamais cette histoire.

Car même si tu ne vois pas de lutins dans ta propre forge, il y a toujours une magie dans le travail du métal.

Une magie qui peut transformer le plus humble des outils en une œuvre d'art.

Narration

Malgré l'importance de ce métier, il est étonnant qu'il n'y ait pas plus de traces de celui-ci dans l'histoire de Scotstown.

Depuis la mort d'Ebenezer, sa maison a connu plusieurs propriétaires qui ont ajouté leurs couleurs respectives.

Elle a toutefois conservé assez de ses composantes originales pour nous permettre d'apprécier l'équilibre de ses formes d’origine.

Extrait de
La Côte-du-Rond, l'hôtel de ville et et le cœur de l’élite d'antan

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Présenté par : Cœur Villageois de Scotstown
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