La maison du vétérinaire, au 195, rue Coleman

L’amour des animaux


Juin 1888

La première mention que nous ayons de cette maison nous vient, comme dans bien des cas, d’un engagement prénuptial. Contracté le 16 juin 1888, celui-ci définit les modalités de la future union de Mary Anne Catherine McDonald, fille du révérend John McDonald, et de Robert Scott, fils de John Scott. 

Le second cède alors à sa promise le terrain, la maison qui y a été élevée et un ameublement d’une valeur de 765$. C’est dans cette maison que naquit leur premier fils, John Dewar, l’année suivante.


Fils du premier maire du Canton de Hampden

Le vétérinaire John D. Scott était le fils du premier maire du Canton de Hampden, John Scott. 

Au tout début, la ville de  Scotstown fut nommée ainsi avec 2 tt, Scottstown en l’honneur de John Scott. Par la suite, suivant l’arrivée officielle du bureau de poste, la ville prendra sa graphie actuelle de Scotstown.

Robert Scott, comme ce fut le cas pour la plupart des membres de sa famille, semble avoir été un homme d’affaires avisé, ce qui lui permit de financer les études supérieures de son fils à l’Ontario Veterinary College de Toronto. Celui-ci traversa la Grande Guerre avec le grade de capitaine puis, une fois démobilisé, il revint s’installer à Scotstown. 

1945

C’est en 1945 qu’il hérita de cette grande maison qu’il occupera jusqu’en 1966. John Dewar Scott, affectueusement surnommé Joe, avait en plus de celle-ci, une ferme en haut de la côte Coleman, ferme dont il s’occupait en véritable «gentleman farmer», laissant libre cour à sa passion pour les chevaux. 

Les années et les différents occupants de cette belle demeure ont très peu entamé son intégralité, à tel point qu’elle est restée très près de son état d’origine tant sur le plan architectural (vernaculaire américain) que sur celui des matériaux (planches à clin). Les pures formes de son style néo-classique ont ainsi été préservées de façon magistrale: planches cornières, retours de corniche, toit à 2 versants droits, aisseliers, solarium ...

La maison est présentement habitée par Chantal Ouellet, la première conseillère municipale en 1978 et la première mairesse de Scotstown en 1986; elle crée la bibliothèque municipale et participe, entre autres, à la création de 3 parcs qui se lieront dans le temps, soit le parc du Mont Mégantic, celui du Parc régional des marécages des Scots tout en créant localement le parc Walter-Mackenzie en 1982.


Une amoureuse de Scotstown

Chantal Ouellet ne devait qu’être de passage à Scotstown lorsqu’elle est venue s’y établir avec son conjoint en 1976. Le destin en a décidé autrement et notre lauréate du Mérite estrien, de nature impliquée et conciliatrice, est devenue la première conseillère municipale et la première mairesse du village, menant à terme d’importants projets en plus de voler au secours de l’appareil municipal en temps troubles. (Texte de Maxence Dauphinais-Pelletier, La Tribune).

Mérite estrien

Celle qui a marqué pendant quatre décennies le monde municipal par sa fougue et son dynamisme compte d’autres distinctions à son actif comme le prix Elsie-Gibbons, remis en 2017 par la Fédération québécoise des municipalités. 

Cette marque de reconnaissance soulignait son engagement à favoriser un maintien ou des avancées en regard de la place des femmes au sein de la société québécoise et particulièrement de la sphère municipale. Mme Ouellet a également obtenu le prix Ann-MacLean en 2018 remis par la Fédération des municipalités du Canada et deux médailles du lieutenant-gouverneur du Québec en 1995 et en 2017.

Mme Ouellet aimerait que les citoyens se souviennent de son passage en tant que personne toujours disponible. 

Texte de l’audio

Narration

Le 195, rue Coleman de Scotstown, est une maison chargée d'histoire, située au cœur de cette petite ville québécoise.

Construite en planches à clin, elle arbore fièrement les pures formes de son style néo-classique, avec ses planches cornières, ses retours de corniche et son toit à deux versants droits. 

Les aisseliers, le solarium et les autres détails architecturaux témoignent d'un savoir-faire artisanal remarquable.

Les années n'ont guère altéré l'intégrité de cette maison, qui est restée fidèle à son état d'origine.

Lorsque Mary Anne Catherine McDonald, fille du révérend John McDonald, s'est mariée avec Robert Scott en 1888, on lui cède la maison, ainsi que le terrain et l'ameublement qui y sont attachés.

Cette demeure a longtemps appartenu au vétérinaire John Dewar Scott, petit-fils de John Scott, fondateur de Scotstown.

C'est dans cette maison que nait leur fils, John Dewar, qui devient plus tard capitaine pour l’armée canadienne, entre autres en service pendant la Grande Guerre de 14-18.

Après la guerre, il revient à Scotstown, où il a continue à travailler comme vétérinaire et à géré sa ferme en haut de la côte Coleman, où il élève des chevaux, animal pour lequel il nourrit une grande passion.

 

Douce musique.

L’été, dans un champs, à la campagne. On entend un cheval non loin. 

John Dewar Scott

Mademoiselle Alice, j'ai une très bonne nouvelle pour vous.

Votre jument Midnight est sur la voie de la guérison.

Nous avons encore du chemin à faire, mais je suis confiant qu'elle se rétablira complètement.

Mademoiselle Alice

J’ai peine à croire que c’est elle tellement elle a fière allure aujourd’hui.

John Dewar Scott

Je ne peux pas m’expliquer ce qui s'est passé.

C'est un véritable miracle que votre cheval soit debout alors qu’hier encore je ne donnais plus cher de sa peau.

Mademoiselle Alice

Je ne sais pas comment vous avez fait, mais je vous en suis tellement reconnaissante.

John Dewar Scott

Je suis tout aussi étonné que vous.

Mais je suis soulagé que votre belle jument, votre précieuse Midnight, ait survécu.

Mademoiselle Alice

On m’avait prévenu : John Dewar Scott est un magicien pour les chevaux!

John Dewar Scott

Je suis vétérinaire Mademoiselle Alice, je n’ai fait que mon métier.

La rhinopneumonie équine est parfois très difficile à traiter.

C'est une maladie virale qui peut être extrêmement dangereuse.

Mademoiselle Alice

Je me sens tellement responsable de ce qui lui est arrivée.

J’ai une cousine qui est passée me visiter il y a quelques temps et sa jument toussait et présentait certains signes de faiblesse.

Et moi, pauvre idiote, j’ai installé la jument de ma tante dans le même box que ma pauvre Midnight.

J’imagine qu’elle est tombée malade depuis.

John Dewar Scott

C’est fort possible.

Je vous recommande de partager votre histoire avec votre cousine et vos amis propriétaires de chevaux.

La rhinopneumonie équine est une maladie grave et peu de gens savent comment la prévenir ou la traiter.

Si vous partagez votre expérience, vous pourriez aider d'autres propriétaires à éviter que leurs chevaux entrent en contact et ne tombent malades ainsi.

Mademoiselle Alice

Merci pour vos conseils.

John Dewar Scott

C'est mon travail, Mademoiselle Alice.

Je suis content de pouvoir vous aider.

Mademoiselle Alice

Vous nous offrez bien plus qu’une simple aide.

Vous avez sauvé ma famille.

Midnight est notre gagne-pain, notre fierté.

Sans elle pour nous aider dans les champs où pour nous conduire sur les routes, nous n'aurions rien.

D’ailleurs, voici deux tartes à la citrouille que ma mère vous a préparée pour vous remercier.

Vous avez accepté de soigner Midnight même si vous nous saviez très pauvres.

Vous avez fait preuve de beaucoup de bienveillance et de générosité.

John Dewar Scott

Merci pour ces tartes à la citrouille.

Je suis persuadé qu’elles sont délicieuses.

Vous savez, les chevaux sont bien plus que des animaux à mes yeux :

Ce sont de fidèles compagnons, des amis loyaux, des partenaires de travail indispensables…

Vous savez, lorsque j'ai commencé à exercer, la médecine vétérinaire était encore peu développée.

J'ai réalisé à quel point les chevaux sont importants pour les gens et qu’il faut tout faire pour sauver ces bêtes lorsqu’elles sont en danger.

Mademoiselle Alice

Vous avez tout à fait raison.

Midnight m’est très chère et je ne saurais imaginer ce que serait ma vie sans elle.

C’est une confidente, une véritable amie.

John Dewar Scott

La force d'un cheval est comme un rayon de soleil qui illumine l'âme et fait galoper le cœur.

Douce musique. 

Extrait de
La Côte-du-Rond, l'hôtel de ville et et le cœur de l’élite d'antan

La Côte-du-Rond, l'hôtel de ville et et le cœur de l’élite d'antan image circuit

Présenté par : Cœur Villageois de Scotstown
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