Hôtel de Ville de Matane

Inauguré en 1968


Architecture

La forme de l’hôtel de ville de Matane peut rappeler celle d’un oiseau aux ailes déployées. Du sol, elle peut faire référence à une grande barque. 

Ces analogies entre la forme des nouveaux bâtiments et des aspects de la vie quotidienne sont fréquentes dans l’architecture depuis les années 1960.  L’exemple le plus connu au Québec est le stade olympique de Montréal de l’architecte Roger Taillibert, construit entre 1973 et 1976. Sa forme rappelle un coquillage géant ou une grande main aux doigts recourbés.

Inauguré en 1968, l’hôtel de ville est composé principalement de béton coulé et mouluré sur place. Le procédé permet d’affranchir la structure de l’édifice des angles droits habituels afin d’explorer les rondeurs par l’utilisation des nouvelles techniques de construction.


Béton et créativité

«Le corps central adopte au sol une forme elliptique, mais tronquée aux deux extrémités. L’aile de la salle civique, rattachée au centre de la partie principale, a, elle aussi, une forme ovale mais non tronquée. La ligne du toit est concave sur les deux corps de l’édifice.»¹

¹Georgy Bouffard, Au pays de Matane, publication de la Société d’histoire et de généalogie de Matane, mai 2000


Les anciens bureaux municipaux

Avant la construction de cet hôtel de ville, le conseil municipal siège dans une résidence de style anglo-normand construite en 1855. C’est la maison du premier marchand et ancien maire de Matane, Édouard Lacroix, qui y demeure jusqu’en 1888. Le notaire Gagnon s’en porte acquéreur en 1892 et y reste avec sa famille jusqu’en 1943. La maison devient alors la propriété de la ville qui l’occupe jusqu’au moment de sa démolition en 1969.


Patrimoine industriel au coeur de la ville

Situé près du Parc des Îles devant un étang formé par les eaux retenues par le barrage Mathieu d’Amours, l’hôtel de ville actuel occupe un site du patrimoine industriel légué par les premières industries de Matane.

Depuis environ 1840, le site est investi par les premières scieries et moulins à bois de la région. La plus importante et la plus imposante de ces industries du bois est la compagnie Price. Outre une filière déjà établie au Saguenay, à Montmagny, à Rimouski et à Price, la compagnie s’établie près de la rivière Matane pour développer son entreprise spécialisée dans la coupe et le sciage du bois vers 1860.


Le bois et la foresterie, un moteur économique d'envergure

La compagnie québécoise est le premier moteur économique de la région de Matane, sur lequel repose le travail de centaine de familles de la région.


Les développements liés à l'industrie du bois

De cette scierie découle une variété de métiers liés à l’industrie du bois. La présence de la rivière est essentielle à son développement. 

L’ampleur de cette scierie est aussi considérable; un moulin à scie, un autre à bardeaux, plusieurs garages et entrepôts, une immense cour à bois et les billots flottants qui sillonnent la rivière Matane sont autant d’éléments qui donnent le ton au paysage urbain de Matane. Ainsi, pendant près d’un siècle, les infrastructures de la compagnie occupent le site actuel de l’hôtel de ville.


Panorama 360°

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Source : Casa Média (Google Map)

Version textuelle de l'audio

Narrateur

Inauguration en 1968. Peut-être pour nous faire oublier la disparition du moulin des Price et nous inviter à participer à un nouvel élan industriel qui allait changer le visage de Matane, et conscient que le vieil Hôtel de Ville ne pouvait accueillir sous son toit les nouveaux fonctionnaires imposés aux organisations municipales…

…sur les terrains autrefois occupée par le moulin à bois, on vit s’élever ce nouvel hôtel de ville moderne qui pourrait jouer son rôle en accueillant ses citoyens.

Regardez les murs : on distingue très bien les formes qui ont permis de mouler le béton dont est fait l’édifice. Depuis les années soixante, nous remarquons ce souci constant de construire à l’épreuve du feu tous les édifices publics.

Les grands succès artistiques sont ceux que l’on n’est pas tenu d’expliquer et qui parlent par eux-mêmes. Les Matanais étaient fiers de leur nouvel hôtel de ville qu’ils adoptèrent rapidement. – La salle du conseil fut même occupée, pendant le jour, par les vieux joueurs de cartes du quartier qui y rencontraient des amis de l’époque du travail au Moulin des Price.

Un seul événement toutefois : l’utilisation du ciment moulé. Lorsqu’ils faisaient des formes pour couler du béton, nos anciens veillaient soigneusement à ce que la surface soit lisse, et ils trouvaient tout de même exagéré qu’on n’ait pas pris soin, pour couvrir des «défauts», de camoufler les marques laissées sur le bois par la machinerie, ou de souligner les failles imprimées dans les murs.

Chaque période a ses idées et ses goûts – le Cegep de Matane avait d’abord innové en ce sens. Du moteur économique que fut le Moulin Price, il nous resta le moteur à vapeur qui mettait toute l’usine en mouvement : scieries, couteaux de rabotage, machines-outils, etc…

Extrait de
Circuit patrimonial et touristique de Matane

Circuit patrimonial et touristique de Matane image circuit

Présenté par : Ville de Matane
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