Le Bourg-Joli

Une initiative maskoutaine

Source : Cité de Saint-Hyacinthe en 1910. Fonds CH478, Histoire de Saint-Hyacinthe.


Le développement du quartier Bourg-Joli

Le groupe de promoteurs immobiliers du Crédit maskoutain, mis en place par Télesphore-Damien Bouchard, est conscient que le meilleur moyen de favoriser le développement du quartier est d’y installer de grandes industries. Pour ces investisseurs, il s’agit du scénario idéal. T.-D. Bouchard occupe le poste de greffier à la Ville de Saint-Hyacinthe et devient maire quelques années plus tard, en 1917. Entretemps, en 1912, il est élu député de comté de Saint-Hyacinthe à Québec.  

Photo : Vous voyez sur la photo l'extrémité du boulevard Laframboise vers 1950. Fonds CH548, Raymond Bélanger, photographe.


L’influence du maire Bouchard

Ces diverses positions amènent Bouchard à jouer un rôle de courroie de transmission pour développer les intérêts de la ville, mais également pour favoriser la vente des terrains que le Crédit maskoutain possède au nord de la voie ferrée. 

Dans un premier temps, la Ville facilite l’implantation d’industries en offrant des avantages aux investisseurs qui désirent s’établir à Saint-Hyacinthe. Ces avantages prennent la forme de bonus, de rabais de taxes sur plusieurs années et même, dans certains cas, du don d'un terrain. 

Dans un second temps, puisque ces entreprises vont avoir besoin de milliers de travailleurs, on croit que ces ouvriers vont chercher à s’établir dans la ville et vraisemblablement à construire leur maison près de leur lieu de travail, au sein même du quartier Bourg-Joli. Le Crédit maskoutain pourra alors leur vendre un terrain et financer la construction de leur maison ou immeuble à appartements. 

Photo : Fonds CH354, Télesphore-Damien Bouchard.


Le petit train à Gervais

Dans une optique de développement urbain, les investisseurs du projet songent à établir un tramway sur le boulevard Laframboise dès 1912. Le projet est couteux et le développement pas assez avancé pour mettre le projet de l’avant. Alphonse Gervais, le gérant du parc Laframboise (une propriété de T-D. Bouchard acquise de Georges-Casimir, où se trouve aujourd’hui le site de l’exposition agricole) prend les choses en main et aménage l’installation d’un petit train à vapeur qui fait la navette de la E.T. Corset jusqu’au parc Laframboise. 

Bien que l’on pourrait s’attendre à ce que ce transport soit réservé aux enfants, vu la taille de l’engin, des Maskoutains et des visiteurs empruntent ce nouveau moyen de transport pour se rendre au parc Laframboise où joue une équipe de baseball de calibre provincial et où l’on retrouve des manèges et des jeux au cours de l’été 1912. Le coût du billet est de cinq sous du voyage.  

Photo : Fonds CH478, Histoire de Saint-Hyacinthe.

Version textuelle de l'audio

Vous vous trouvez à l’extrémité sud du boulevard Laframboise, le cœur du quartier Bourg-Joli tel qu’imaginé par Télesphore-Damien Bouchard. Nous sommes présentement sur la place Paul-Émile Lemoine, un endroit dédié à cet homme qui travailla 41 ans à l’usine Goodyear rappelant la trace indéniable qu’on eut les industries dans le quartier Bourg-Joli tant au niveau patrimonial qu’au niveau historique. 

L’histoire de ce quartier commence lorsque l’ancien seigneur de Saint-Hyacinthe, Georges-Casimir Dessaulles, qui possède alors une vaste étendue de terre au nord de la voie ferrée, vestige de ses terres seigneuriales, se voit imposer par la Ville une taxe sur ses terrains vacant. En 1911, ce dernier se rend au palais de justice afin de contester la mise en place d’une telle mesure, mais perd malheureusement sa cause. Ne voulant pas payer ces taxes onéreuses, il propose à l’homme d’affaire et propriétaire du journal Le Clairon, T.-D. Bouchard de lui vendre sa parcelle de terrain. 

Ce dernier accepte et peu de temps après, décide de former avec l’aide de deux notaires, une compagnie nommé le Crédit maskoutain, dont l’objectif est de développer un nouveau projet immobilier sur les terres nouvellement acquises. Le secteur concerné est un immense terrain qui s’étend du chemin de fer à l’emplacement de l’actuel hôpital Honoré-Mercier afin d’en faire un quartier qu’ils nomment le « Bourg-Joli ». À l’époque, sur cet emplacement, on retrouve uniquement le Manège militaire, le collège Sacré-Cœur et l’hippodrome Laframboise. 

Le projet de mise en valeur de ce territoire est donc considérable. Leur objectif est d’abord de vendre leurs terrains à des entreprises, puis à des citoyens afin de développer un quartier à la fois industriel et résidentiel.  

L’emplacement, il faut bien le dire, comporte plusieurs avantages pour les résidents et les industries. D’abord, comme vous pouvez le constater, il est situé près de la gare du Canadien National. Après l’arrivée du premier train à Saint-Hyacinthe en 1848, le chemin de fer devient un élément indispensable au développement de Saint-Hyacinthe à tous les plans.  

Effectivement, les grandes industries ont besoin de ce type de transport pour importer leurs matières premières et exporter leurs produits finis vers les grandes villes d'où ils seront acheminés à travers le monde. Ainsi, toutes les usines du secteur viendront s’installer à quelques pas de la voie ferrée et quelques-unes auront même leur propre tronçon qui les relie au chemin de fer. 

Extrait de
Regard sur le patrimoine industriel maskoutain

Regard sur le patrimoine industriel maskoutain image circuit

Présenté par : Centre d'histoire de Saint-Hyacinthe
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