Les ruines du Fort Frontenac

La présence européenne dans la région de Kingston

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Imaginez-vous arriver sur ces terres en 1672 échanger et commercer avec les Premières Nations ? 

C’est ce que le Comte de Frontenac, gouverneur général de la Nouvelle-France, a fait lorsqu’il est arrivé ici. Accompagné de son interprète et riche marchand Charles Le Moyne et d'environ 400 soldats du régiment de Carignan-Salières, il a rencontré les chefs des cinq nations iroquoises pour les encourager à faire des échanges avec les Français et y a établi un poste de traite de fourrures fortifié sur le bord de la rivière. Samuel de Champlain était déjà passé par là et les relations avec les Iroquois n’étaient pas très bonnes, mais le Comte de Frontenac réussit à signer un traité de paix. C’est véritablement le début de la présence européenne dans la région de Kingston!

Le fort Frontenac, d’abord en bois, est construit en 1673 pour protéger Ville-Marie (Montréal), située à cinq jours de canot, et pour favoriser l'expansion de la colonie canadienne. Le but était d'établir des postes de traite de fourrures dans cette région des Grands Lacs et la vallée de l'Ohio et d’étendre la présence française en Amérique du Nord. Un véritable lieu stratégique d’échanges de toute sorte de marchandises et qui fût le début d’un lucratif commerce, permettant de faire le lien avec d’autres avant-postes français plus loin dans les Grands Lacs et les régions du haut du Mississipi. 

Complètement reconstruit en pierre sous René-Robert Cavelier, sieur de La Salle qui fut le premier administrateur et commandant du fort, la vie dans cette enceinte est dynamique et prospère. On y fait venir des animaux domestiques pour inciter des colons à venir s'installer et les terres sont défrichées pour permettre l'agriculture, ainsi que l'élevage du bétail. Près du fort, plusieurs maisons de Français, un village iroquois, un couvent et une église se construisent. Cette petite colonie française, bien installée, organise fréquemment des expéditions pour explorer l'intérieur de l'Amérique du Nord et pour y établir une route reliant la Nouvelle-France au golfe du Mexique. 

Cette position stratégique est très enviée par les Anglais et les Hollandais pour le contrôle du commerce des fourrures et le développement des affaires dans cette région. Soutenus par ceux-ci, les Iroquois attaqueront le fort dans les années 1680 et plusieurs batailles endommageront le fort. Jusqu’en 1758, le fort Frontenac est renforcé par les Français, devenant toujours plus un haut lieu stratégique et une menace pour les Anglais. Mais la bataille de 1758, menée par une force anglo-américaine de plus de 3 000 hommes, forcera les Français à se rendre et à quitter définitivement le territoire. 

Les Britanniques construiront ensuite le fort Henry et le fort Frontenac fut progressivement abandonné. Aujourd’hui, le fort est un site historique national. Depuis 1947, il abrite le Collège d'état-major de l'armée canadienne. Saurez-vous retrouver les ruines des fortifications originales dans le centre-ville ? 

Extrait de
Circuit de découvertes touristiques des Mille-Îles

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Présenté par : Société économique de l’Ontario
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