Narration
C'est au 35 rue du Ditton de Scotstown que se trouve la maison de Louis-Gilles Doyon, plus connu sous son nom d'artiste-peintre, Frédéric.
Il est le troisième enfant d'Armand Doyon et Angeline Poulin et il a grandi dans cette maison, juste en haut du magasin général de son père, situé au 33 rue de Ditton.
Doté d’un grand talent et d’une imagination fort fertile, on peut imaginé que Frédéric avait jadis transformé sa demeure en un atelier d'art, avec d’impressionnantes toiles de toutes tailles sur les murs.
Frédéric a passé des années à perfectionner son art, passer des heures à observer la nature, les gens et les objets qui l'entouraient pour en capturer la beauté et la démesure sur ses toile.
Et malgré que Frédéric ne soit plus de ce monde, son héritage perdure à travers les murales qu'il a créées, entre autres dans certains locaux de l'Hôtel de Ville de Scotstown.
Musique
Frédéric
Même si je préfère qu’on me nomme Frédéric, certains m'ont longtemps appelé Louis-Gilles Doyon.
C’est mon nom de naissance.
Je suis né ici, à Scotstown, le 29 novembre 1936, sous le signe du Sagittaire.
Eh oui, ça veut peut-être dire que je suis un peu fougueux dans l'âme…
Mais bon, j'ai quand même fait de sérieuses études au Séminaire Saint-Charles-Borromée de Sherbrooke de 1953 à 1955.
Et j'ai obtenu mon baccalauréat ès arts de l'Université Sainte-Anne en 1959, à Church Point en Nouvelle-Écosse.
Et puis, je suis parti à la découverte de Montréal en 1960 pour faire un peu de tout. Vous savez, mes instincts d’explorateur, mon goût du risque et ma nature extravertie m’ont bien servis.
Je suis devenu chanteur populaire, peintre, acteur et même chanteur d'opéra.
Et ça a marché un certain temps : j'ai même coanimé une émission de télévision hebdomadaire, 'Album de chansons', sur CHLT-TV jusqu'en 1967.
En 1964, j'ai présenté ma première exposition de peinture au prestigieux domaine Howard à Sherbrooke.
Et j'ai répété l'expérience environ 20 fois jusqu'en 1976, ici à Montréal et même à Toronto.
Et vous savez quoi?
Mes oeuvres se sont retrouvées dans des collections partout en Amérique et en Europe, c’est pas rien ça!
J'ai même réalisé un portrait à l'huile du commissaire général d'Expo-67, Pierre Dupuy, une commande internationale.
Et puis, en 1971, j'ai voulu contribuer à stimuler l'économie de mon village natal, Scotstown, en lançant le projet à grand déploiement d'un village de la peinture.
J'ai créé une gigantesque murale des jeunes pour l'occasion, ça en a épaté plus d'un.
Et j’ai toujours eu fière allure : en 1975, j'ai même mérité le prix de La plus belle moustache de la province.
C’est vrai qu’on m’a toujours qualifié d’un peu excentrique, avec mon chapeau à la D'Artagnan, ma cape et mes bottes de mousquetaire.
Mais j'avais de la classe, non?
Je ne suis pas qu'un artiste en apparence, non non non.
Mes œuvres ont de la finesse et de la fougue, malgré leur démesure.
Et m’ont travail s’est orienté vers ma foi.
En 1982, j'ai réalisé un tableau magnifique, Credo, qui orne le columbarium du cimetière de Saint-Michel.
Et en 1984, j'ai peint une fresque dans l'église de Saint-Jean-Baptiste à Sherbrooke.
Et puis, en 1985, j'ai même obtenu une commande à la hauteur de ma réputation : dix-sept toiles de grand format pour le sanctuaire de Sainte-Anne-de-Beaupré!
Narration
Malheureusement, une maladie a interrompu Frédéric dans son élan et il est décédé avant de terminer les dix-sept toiles qui lui étaient commandées.
Tout de même, des milliers de pèlerins peuvent admirer chaque année, dans la basilique de Ste-Anne-de-Beaupré, les cinq chefs-d’œuvre qu’il a eu le temps d’achever.
Les peintures de Frédéric continuent d'inspirer les gens, leur rappelant que la beauté, même atypique, peut être trouvée partout, pour ceux qui ont les yeux pour la voir.