Jack le boxer, au 52, rue de Ditton

La maison du boxeur


Le style néo-Queen Anne

Nous voici devant une belle victorienne de style néo-Queen Anne. C'est un exemple particulièrement intéressant de ce type d’architecture qui a marqué le paysage de Scotstown.

Cette maison a conservé pratiquement toutes ses composantes architecturales intactes (corniches à modillons, galerie monumentale, consoles ouvragées, terrasse faîtière, gable) grâce à un propriétaire particulièrement méticuleux, Hervé Lizotte. Celui-ci n’a cessé de la bichonner, jusqu’à son décès, au début des années 2000. 

Premiers propriétaires

On sait par les actes notariés qu’Honorine Noël, épouse de François Godfroy Roy, commerçant et maire de Scotstown, acheta cette maison le 21 mars 1901 de François-Xavier Beaudoin, ferblantier, et que la construction de celle-ci précède donc cette date de quelques années.


Vente de la maison à Jack Renault

En avril 1927, Honorine cède la maison à l’un des plus grands boxeurs de son époque, Léonard «Jack» Renault, celui-ci se définissant lui-même comme pugiliste de la ville de New York sur les documents de vente. Jack Renault est né tout près d’ici, à Notre-Dame-des-Bois, en 1895.


La carrière de Léonard «Jack» Renault

Léonard «Jack» Renault (1895-1967) a d'abord œuvré dans les forces de l’ordre à Montréal, période où il s’est initié à la boxe.

L'athlète

Dès 1918, Jack se consacre exclusivement à la boxe et en fait son métier. Trois ans après être passé du côté des professionnels, il est considéré comme étant assez talentueux pour devenir le partenaire d’entraînement de Jack Dempsey, champion du monde de la catégorie poids lourd.

Lorsqu’il achète cette propriété, en 1924, Jack Renault est au sommet de sa carrière. En effet, cette année-là il s’approcha du titre mondial une ultime fois lors d’un affrontement avec Jack Delaney au Madison Square Garden de New York, combat qu’il perdit par décision. 

Il poursuivit tout de même sa carrière de boxeur jusqu’en 1935, parallèlement à une carrière d’acteur à Hollywood où il a tenu quelques rôles mineurs. Mais il semble que ses affaires se sont compliquées à partir de cette période. Si bien qu’en 1934 la maison sera reprise par la municipalité pour taxes impayées!

Version textuelle de l'audio

Narration

La demeure du 52 rue de Ditton, à Scotstown, a été construite quelques années avant que Honorine Noël, épouse de François Godfroy Roy, commerçant et maire de Scotstown, ne l'achète en 1901.

Elle a vu passer de nombreux propriétaires au fil des années.

Mais c'est la vente de cette propriété en 1927 qui a vraiment marqué l'histoire de cette maison victorienne de style néo-Queen Ann.

En effet, c'est à Léonard «Jack» Renault, l'un des grands boxeurs de l'histoire de ce pays, que cette maison a été vendue.

Originaire de Notre-Dame-des-Bois, Renault était alors au sommet de sa carrière, ayant déjà été le partenaire d'entraînement de Jack Dempsey, champion du monde catégorie poids lourd.

Et c'est dans cette maison, située dans sa région natale, que Renault a décidé de s'installer.

La maison est un exemple parfait de l'architecture néo-Queen Ann qui a marqué le paysage structural de Scotstown.

À l’extérieur, sur le terrain de Jack Renault. 

Louisa

Vous êtes qui vous pour trainer sur un terrain privé Monsieur ?

Journaliste

Et vous?

Vous êtes pas mieux que moi.

Je vous ai vu écornifler par la fenêtre voir s’il y avait quelqu’un à l’intérieur.

Louisa

Je cherchais Monsieur Renault.

Journaliste

Ah oui?

Vous êtes qui pour lui?

Louisa

Tant que je saurai pas vous êtes qui je vous le dirai pas.

Journaliste

Dans ce cas passons aux présentations officielles.

Je m'appelle François Dubois, je travaille pour Le Devoir.

Je suis ici pour faire une histoire sur Jack Renault, son parcours de boxeur et sa transition à Hollywood.

Louisa

Et pourquoi je vous dirais quoi que ce soit sur Jack?

Il a quitté sa demeure et il revient ici que très rarement.

Journaliste

Vous auriez pas des informations sur ses déboires actuels, à Hollywood

Louisa

Ses déboires?

Pourquoi vous demandez ça?

C’est vous le journaliste, vous devriez le savoir?

Journaliste

Bien sûr, mais un bon journaliste sait aussi écouter.

Peut-être avez-vous des informations qui pourraient m'aider dans mon prochain article?

Louisa

Et pourquoi partagerais-je ces informations avec vous?

Qu'est-ce que j'y gagne?

Journaliste

Eh bien, peut-être pourriez-vous être citée dans mon article.

Imaginez votre nom dans le journal, aux côtés de celui de Jack Renault!

Louisa

Mon nom?

Aux côtés de celui de Jack?

Je me nomme Louisa Tremblay. 

Journaliste

Et si je vous confiais qu’il vit actuellement d’énormes soucis financiers?

Que son rythme de vie fastidieux hollywoodien lui vaudrait bien des soucis.

Qu’est-ce que vous pouvez me dire à ce sujet?

Louisa

Oh pauvre Jack.

C’était un homme bon, mais très rêveur...

Hollywood a toujours été dans son esprit.

Journaliste

J'aimerais comprendre plus.

Ses rêves, ses espoirs...

Comment un homme d'une petite ville comme Scotstown rêve-t-il d’Hollywood?

Louisa

C'est la magie du cinéma, monsieur.

C'est plus grand que la vie.

Mais Jack... il avait une âme d'artiste.

Il voulait faire quelque chose de plus grand que lui.

Journaliste

Madame Louisa Tremblay, que pouvez-vous me dire de son temps ici?

Comment était-il avec les gens?

Y a-t-il des histoires, des souvenirs que vous pouvez partager?

Louisa

Moi? Oh, mon Dieu, non!

Je suis juste une simple admiratrice qui le croisait parfois ici et là.

Mais je l’ai toujours trouvé très gentil.

Journaliste

Simple admiratrice vous dites?

Désolé mais je travaille pour le Devoir, je cherche des sources plus crédibles…

Je vous ai pris pour une proche, peut-être même une amante secrète.

Je vais continuer à chercher des informations ailleurs pour mon article.

Louisa

D’accord mais…

Oubliez pas de mentionner mon nom dans votre article!

Narration

Malheureusement, la vie de Jack Renault ne fut pas toujours aussi réussie que sa carrière de boxeur.

Après avoir poursuivi sa carrière de boxeur, il s'est lancé dans une carrière d'acteur à Hollywood.

Mais les affaires de Renault se sont vite compliquées et en 1934, la maison a été reprise par la municipalité pour taxes impayées.

Malgré les épreuves que Jack Renault a pu traverser, sa maison reste un témoin vivant de son incroyable carrière de boxeur et de sa vie fascinante.

Extrait de
Circuit historique du cœur bourgeois de Scotstown

Circuit historique du cœur bourgeois de Scotstown image circuit

Présenté par : Cœur Villageois de Scotstown
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