Narration
La demeure du 52 rue de Ditton, à Scotstown, a été construite quelques années avant que Honorine Noël, épouse de François Godfroy Roy, commerçant et maire de Scotstown, ne l'achète en 1901.
Elle a vu passer de nombreux propriétaires au fil des années.
Mais c'est la vente de cette propriété en 1927 qui a vraiment marqué l'histoire de cette maison victorienne de style néo-Queen Ann.
En effet, c'est à Léonard «Jack» Renault, l'un des grands boxeurs de l'histoire de ce pays, que cette maison a été vendue.
Originaire de Notre-Dame-des-Bois, Renault était alors au sommet de sa carrière, ayant déjà été le partenaire d'entraînement de Jack Dempsey, champion du monde catégorie poids lourd.
Et c'est dans cette maison, située dans sa région natale, que Renault a décidé de s'installer.
La maison est un exemple parfait de l'architecture néo-Queen Ann qui a marqué le paysage structural de Scotstown.
À l’extérieur, sur le terrain de Jack Renault.
Louisa
Vous êtes qui vous pour trainer sur un terrain privé Monsieur ?
Journaliste
Et vous?
Vous êtes pas mieux que moi.
Je vous ai vu écornifler par la fenêtre voir s’il y avait quelqu’un à l’intérieur.
Louisa
Je cherchais Monsieur Renault.
Journaliste
Ah oui?
Vous êtes qui pour lui?
Louisa
Tant que je saurai pas vous êtes qui je vous le dirai pas.
Journaliste
Dans ce cas passons aux présentations officielles.
Je m'appelle François Dubois, je travaille pour Le Devoir.
Je suis ici pour faire une histoire sur Jack Renault, son parcours de boxeur et sa transition à Hollywood.
Louisa
Et pourquoi je vous dirais quoi que ce soit sur Jack?
Il a quitté sa demeure et il revient ici que très rarement.
Journaliste
Vous auriez pas des informations sur ses déboires actuels, à Hollywood
Louisa
Ses déboires?
Pourquoi vous demandez ça?
C’est vous le journaliste, vous devriez le savoir?
Journaliste
Bien sûr, mais un bon journaliste sait aussi écouter.
Peut-être avez-vous des informations qui pourraient m'aider dans mon prochain article?
Louisa
Et pourquoi partagerais-je ces informations avec vous?
Qu'est-ce que j'y gagne?
Journaliste
Eh bien, peut-être pourriez-vous être citée dans mon article.
Imaginez votre nom dans le journal, aux côtés de celui de Jack Renault!
Louisa
Mon nom?
Aux côtés de celui de Jack?
Je me nomme Louisa Tremblay.
Journaliste
Et si je vous confiais qu’il vit actuellement d’énormes soucis financiers?
Que son rythme de vie fastidieux hollywoodien lui vaudrait bien des soucis.
Qu’est-ce que vous pouvez me dire à ce sujet?
Louisa
Oh pauvre Jack.
C’était un homme bon, mais très rêveur...
Hollywood a toujours été dans son esprit.
Journaliste
J'aimerais comprendre plus.
Ses rêves, ses espoirs...
Comment un homme d'une petite ville comme Scotstown rêve-t-il d’Hollywood?
Louisa
C'est la magie du cinéma, monsieur.
C'est plus grand que la vie.
Mais Jack... il avait une âme d'artiste.
Il voulait faire quelque chose de plus grand que lui.
Journaliste
Madame Louisa Tremblay, que pouvez-vous me dire de son temps ici?
Comment était-il avec les gens?
Y a-t-il des histoires, des souvenirs que vous pouvez partager?
Louisa
Moi? Oh, mon Dieu, non!
Je suis juste une simple admiratrice qui le croisait parfois ici et là.
Mais je l’ai toujours trouvé très gentil.
Journaliste
Simple admiratrice vous dites?
Désolé mais je travaille pour le Devoir, je cherche des sources plus crédibles…
Je vous ai pris pour une proche, peut-être même une amante secrète.
Je vais continuer à chercher des informations ailleurs pour mon article.
Louisa
D’accord mais…
Oubliez pas de mentionner mon nom dans votre article!
Narration
Malheureusement, la vie de Jack Renault ne fut pas toujours aussi réussie que sa carrière de boxeur.
Après avoir poursuivi sa carrière de boxeur, il s'est lancé dans une carrière d'acteur à Hollywood.
Mais les affaires de Renault se sont vite compliquées et en 1934, la maison a été reprise par la municipalité pour taxes impayées.
Malgré les épreuves que Jack Renault a pu traverser, sa maison reste un témoin vivant de son incroyable carrière de boxeur et de sa vie fascinante.