L'église catholique Saint-Paul-Apôtre de Scotstown

Un changement nécessaire


L'ancienne église catholique Saint-Paul-Apôtre

Dès 1836, une première église fut érigée dans l'ancien village de Victoria, non loin d'ici. Elle servait à tous les groupes religieux. Qu'importe si un pasteur protestant ou un prêtre catholique passait, les gens du village se rassemblaient pour écouter sa prédication sans distinction de religion. Lorsque le prêtre catholique voulait célébrer la messe avec ses paroissiens, il se retirait dans une maison privée avec ses fidèles. 

Jusqu'en 1888, Scotstown, alors une petite colonie du canton de Hampden, était desservie par les prêtres de Cookshire et de La Patrie. 

En 1888, Mgr Antoine Racine nomma un premier curé résident : l'abbé Achille Rousseau. Le jeune curé fit bâtir une chapelle et un presbytère. L'érection canonique de la paroisse Saint-Paul suivra, en mars 1891. 

Ce lieu de culte, fait en bois, était de dimension modeste. On y ajouta un clocher et un perron en 1911, puis l’électricité en 1934.


Le presbytère

Le presbytère de l'église catholique est de style cubique Four Square. 

Premier presbytère

Le premier presbytère fut construit en 1885, puis fut déménagé dans les années 50 au 82, rue Argyle, où il passa au feu quelques années plus tard. 

Second presbytère

C’est en 1955 que le curé Adélard Belval fit construire le presbytère actuel, en granit (à partir de la pierre locale) et en bois. De style «Four square» et de type «maison de courant cubique», il présente de belles qualités architecturales: dont son toit en croupe, ses fenêtres à arc surbaissé et sa galerie surmontée d’un balcon.

Le presbytère de St-Paul-Apôtre de Scotstown a servi de halte pour de nombreux prêtres et religieux de passage, surtout du temps où Monsieur le curé Belval et sa ménagère, Mademoiselle Marie-Ange Cyr, vivaient sur place. 

Le Père Paul Duncan est décédé en 1997 alors qu'il était curé de Scotstown et de trois autres paroisses de la Zone St-Joseph. Il fut le dernier curé résident au presbytère.

Depuis, l'ancien presbytère est devenu une propriété privée. 


Construction d'une nouvelle église

On voit ici la charpente de la nouvelle église durant sa construction.

En 1954, ne suffisant plus au nombre grandissant de fidèles, on décide sous le ministère du curé Belval, de démolir la vieille église catholique et de reconstruire un temple plus moderne.


Juste à temps pour la veille de Noël

D’influence Art moderne, cette nouvelle église comprend un toit à 2 versants droits, des vitraux colorés, des fenêtres rectangulaires fixes en bois et est constituée en bonne partie de granit taillé dans les carrières de Scotstown. C'est l'architecte Alphonse Bélanger qui en fait les plans.

Dès que le solage est prêt pour la construction, on se prépare pour monter les arches. Ces arches sont faites de bois laminé provenant de la Colombie canadienne. Leur pose nécessite une planification entre tous les intervenants, car tous ces travaux ont été effectués par la force de bras de plusieurs travailleurs à partir de simples poulies à câble, un exploit pour le temps! 

Un peu plus de 3000 sacs de ciment ont été utilisés afin de faire le solage, les planchers et le clocher.

Délai de livraison

Il y avait une date limite, non écrite, pour terminer la construction : le 24 décembre 1954 avant la messe de minuit! Si bien qu'au plus fort de la construction, il devait y avoir environ 100 employés sur le site. 

Monseigneur Georges Cabana a d'ailleurs procédé à la bénédiction de la pose de la pierre angulaire lors d'une cérémonie officielle à laquelle tous les travaillants étaient présents.

Les travaux ont été exécutés en mode accéléré. Mais malgré tous ces efforts, il restait encore beaucoup de travaux à effectuer à l'aube du 24 décembre. C'est à ce moment que la population se mobilise et organise une corvée pour effectuer les derniers travaux, faisant le transport et l'installation des vieux bancs et de chaises en bois de l'ancienne église, en plus du nettoyage. 

Le 24 décembre à 23 h 45, les premiers fidèles arrivent à la messe. Gilles Gaudreau et Lucien Valcourt ainsi que le bedeau Louis (Ti-Louis) Cadorette terminent alors l'installation de la crèche. On entonne ensuite le Minuit Chrétiens dans cette toute nouvelle église!


De grands boulversements

En l’an 2000, la zone pastorale Saint-Joseph et ses huit communautés chrétiennes catholiques, dont celle de l’église Saint-Paul, amorcent un regroupement de leurs services sacerdotaux. 

En 2001, après 110 ans d'existence, la fabrique Saint-Paul est dissoute simultanément avec les autres fabriques de la zone Saint-Joseph. Celles-ci sont désormais regroupées ensemble dans une nouvelle paroisse nommée Saint-Joseph-des-Monts.

L'église de cette nouvelle paroisse cesse ses fonctions de culte en 2018 et est par la suite vendue à un particulier, en 2022.


Le mystère de la cloche 

La cloche de la première église de Scotstown fut conservée lors de la démolition de l’ancienne église. On l'installa sur le terrain, entre le presbytère et l’église. Celle-ci sera volée en 2010 durant la nuit et ne sera jamais retrouvée.


La maison voisine, au 66 de rue Ditton

La plus ancienne mention de cette maison nous vient d’un acte de vente daté de janvier 1922, par lequel Pierrette Scott vend à l’abbé Joseph Alcide Vaudreuil, curé de Scotstown de 1912 à 1924, un quart d’acre, incluant la maison. Il est probable que celle-ci fut construite une dizaine d'années auparavant.

De style néo-classique américain

Utilisée comme presbytère durant quelques années, la vocation de la maison devint plus mercantile lorsque, après la mort de l’abbé Pierre-Rodrigue Desnoyers en 1927, celle-ci passa dans les mains de Wilfrid Tanguay, marchand, qui la revendit huit années plus tard à Émile Lebeau et Agathe Blanchette, son épouse, qui l’ont habité jusqu’en 1994. 

À Scotstown, plusieurs se souviennent de Émile Lebeau, surnommé le Père Lebeau. C’est dans cette maison, dont le rez-de-chaussée a jadis été converti en magasin général, qu’il opérait son commerce. Durant plusieurs années il se promena de porte en porte pour prendre les commandes dont il faisait plus tard la livraison, tirant derrière lui un traîneau dès que la neige s’accumulait dans les rues. 

Les enfants qui ont fréquenté l’école primaire jusqu’en 1985 se souviendront tout particulièrement du Père Lebeau. Celui-ci leur vendait des bonbons à la cenne! C'était un passage obligé avant et après l’école et, quelquefois, pendant la récréation!

Version textuelle de l'audio

Narration

La première version de l’église catholique St-Paul, au 55 rue de Ditton, érigée en 1888, était conçue modestement, en bois. 

Cette petite église, à peine plus grosse que la taille d'une maison, servait de lieu de culte pour la tranche catholique de la petite communauté naissante. 

En 1911, un clocher fut ajouté, de même qu’un perron, lui donnant davantage de caractère et d’envergure. 

Ce n'est qu'en 1934, près d'un demi-siècle après sa construction, que l'électricité fut installée dans l'église.

Au fil des ans, avec la croissance de la population francophone à Scotstown, l'église devint trop petite pour accueillir le nombre croissant de fidèles. 

L'année 1954 marqua alors un tournant majeur dans l'histoire de l'église de Scotstown. 

Léonie

Curé Belval!

C'est quoi l'idée de vouloir mettre à terre notre p’tite église?

C'est là qu'on a tous été baptisés, mariés, et que nos morts ont été bénis.

Curé Belval

Calmez-vous, Léonie.

Vous voudriez pas prendre une tasse de thé et vous assoir et vous discuter calmement?

Léonie

C'est amoral.

Curé Belval

C'est pour le bien de la communauté.

C'est l'avenir, vous comprenez?

Léonie

L'avenir, l'avenir… Vous pis votre avenir!

C'est peut-être vrai, mais d'où vont venir les fonds pour la grosse église que vous voulez faire?

On est pas une communauté riche, Curé Belval.

Curé Belval

Je suis convaincu que notre communauté trouvera le moyen de financer ce projet. Dieu pourvoit, comme on dit

Léonie

On a pas besoin d'une grosse église de fancy, on a besoin de notrep’tite église à nous, celle avec laquelle on a grandi!

Curé Belval

Léonie, il faut évoluer, on a pas l’choix, y faut accueillir plus de gens.

Notre petite église ne suffit plus. Et puis, le fait qu’elle soit en bois, ça aide pas. Elle est en très mauvais état, déjà condamnée, pour ainsi dire. Ça augmente les risques d’incendie.

Léonie

On va perdre notre identité, nos souvenirs?

Curé Belval

Je comprends votre peine, Léonie, mais c'est un sacrifice nécessaire.

Vous devez comprendre qu'une communauté qui n'évolue pas est une communauté qui meurt.

Léonie

Pis une communauté qui oublie d'où a vient, c'est quoi?

Faudrait pas mettre la charrue devant les bœufs, Monsieur le Curé.

L'église, c'est pas juste un bâtiment. C'est notre histoire, notre cœur. Pis vous voulez qu'on la jette à terre pour un truc moderne?

Curé Belval

C'est pas juste un truc moderne, comme vous dites, Léonie.

Le Seigneur a plusieurs maison et trouvera domicile même dans la nouvelle église. 

Nous trouverons une solution, ensemble, pour préserver notre histoire tout en regardant vers l'avenir.

Peut-être pourrions-nous trouver un moyen de rendre hommage à notre vieille église à l'intérieur de la nouvelle?

Ça pourrait aider à maintenir le lien avec notre passé.

Léonie

Ouin. C'est une idée, Curé Belval.

Je suppose que les maudits changements sont toujours inévitables.

Curé Belval

C’est notre réalité à nous, pauvres mortels, d’être soumis aux impératives lois du temps…

Narration

Cet en  effet sous l'impulsion du curé Adélard Belval, une figure respectée de la communauté, l'église originale fut démolie pour faire place à un temple plus moderne, d'influence 'Art moderne', doté d'un toit à 2 versants droits et de vitraux colorés qui donnaient vie à l'intérieur du bâtiment.

Ses fenêtres rectangulaires fixes en bois, une caractéristique du style moderne, permettaient à la lumière naturelle de pénétrer et de jouer avec les reflets des vitraux.

L'année suivante, en 1955, le curé Belval commanda la construction du presbytère actuel, en accord avec l'architecture de l'église. 

Conçu en granit et en bois, ce bâtiment de style 'Four square style', de type 'maison de courant cubique', présentait de magnifiques détails architecturaux tels qu'un toit en croupe, des fenêtres à arc surbaissé et une galerie surmontée d'un balcon.

Extrait de
Circuit historique du cœur bourgeois de Scotstown

Circuit historique du cœur bourgeois de Scotstown image circuit

Présenté par : Cœur Villageois de Scotstown
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