Le Four Square Style du 66, rue Osborne

Maison de la famille Sherman


De style néo-classique

Cette maison ne fut pas la première à être érigée sur ce terrain. Lorsque Alton G. Sherman acquit ce lot au début du XXe siècle, il y fit construire une petite maison de style néo-classique américain semblable à celle qui se trouve de l’autre côté de la rue, au 69, et qui est possiblement celle qu'on trouve maintenant au numéro 93 de cette même rue.


Un homme d’affaires prospère

M. Sherman fut un homme d’affaires prospère. Son fils, Payson, hérita des aptitudes de son père dont il suivit les traces. Marchand de bois et de bétail, il se lança en 1935 en politique provinciale, remportant le comté de Compton pour les conservateurs puis, en 1936, pour l’Union Nationale de Maurice Duplessis. C’est lui, ou plutôt son beau-père, John Muir, qui fit construire cette magnifique résidence. Lorsque Margaret accepta d’épouser Payson en 1934, 

John Muir décréta que la vieille maison des Sherman n’avait pas la classe que méritait sa progéniture. Il acheta donc le terrain, fit déplacer la maison et y éleva à la place cette maison de briques de style «Four Square Style» de courant cubique, à toit en pavillon. Son ornementation traditionnelle composée de colonnes, d’un fronton, de fenêtres en saillie «bow-window», de lucarnes, lui confère une fière allure. 

On dit de Payson A. Sherman qu’il a commercé en tout et en rien jusqu’aux derniers jours de sa vie. On dit aussi que de sa brève expérience politique, il n’apprit qu’à se déplacer le long des couloirs du parlement. 

Quoi qu’il en soit, deux ans après sa mort survenue en 1977, Margaret vendit la maison que son père lui avait élevée à grands frais, pour permettre l’établissement de la Résidence Sherman afin d’accueillir les personnes âgées de la communauté.

Dans les années 90, on agrandit la résidence pour ajouter des chambres et offrir des services de loisir (une salle communautaire servant pour du bingo, des fléchettes, etc.). 

En 2012, à la suite de problèmes financiers et de main d’œuvre, l’établissement ferme définitivement. Le plus récent propriétaire, Christophe, convertit la résidence en gîte touristique sous l’appellation ‘ Maison Sherman’s House’ offrant hébergement et petits déjeuners.

Version textuelle de l'audio

Narration

Au 66 rue Osborne, se dresse une maison qui incarne l'histoire mouvementée et captivante d'une famille influente. 

Mais saviez-vous que cette magnifique résidence n'était pas la première à s'élever sur ce terrain ?

Remontons le temps pour découvrir les secrets enfouis dans les fondations de cette demeure.

Au début du XXe siècle, un homme d'affaires prospère du nom d'Alton G. Sherman fit l'acquisition de ce lot. 

Désireux de créer un foyer à la mesure de ses ambitions, il fit construire une petite maison de style néo-classique américain, similaire à celle située de l'autre côté de la rue, au numéro 69. 

C’est d’ailleurs dans cette première résidence que naitront les premiers enfants d’Alton G. Sherman.

 

Payson Sherman, fils d’Alton Sherman, entre dans le bureau de son père d'un pas déterminé.

Alton

Ah, Payson, mon garçon. 

Entre, entre. 

Qu'est-ce qui t'amène dans mon bureau ce matin?

Payson

Père, j'ai pris une décision. 

Alton

Ton air grave m’inquiètes.

Payson

Je vais moi aussi me lancer en politique, père.

Alton

Vraiment ? 

Mon cher Payson, je ne m'attendais pas du tout à cela. 

Payson

J'ai passé beaucoup de temps à réfléchir, père, et je suis convaincu que c'est la voie que je dois emprunter. 

J'ai étudié vos discours, observé l’influence que vous exercez, et je veux vivre tout ça, moi aussi.

Alton

Tu es trop jeune, Payson. 

La politique n'est pas une entreprise facile. 

C'est un monde très dangereux et parfois même corrompu. 

Nombre de fois, sans que tu ne t’en apperçoives, j’ai été blessé par ce milieu. 

Payson

Je suis conscient des défis, père. 

Mais je ne peux plus rester les bras croisés. 

Je veux faire entendre ma voix moi aussi.

Le plus tôt possible.

Alton

Tu dois comprendre que la politique est un jeu dangereux. 

Des alliances se font et se défont, des secrets sont échangés dans l'ombre. 

Je ne crois pas que tu sois prêt pour tout ça.

Payson

Je suis prêt à affronter tous les défis, père. 

Je sais que la politique n'est pas un chemin facile, mais je suis déterminé à l'emprunter. 

Alton

Mon fils, si c'est vraiment ce que tu désires…

Payson

C’est mon désire, en effet. 

Alton

Dans ce cas, je te soutiendrai. 

Et je te transmettrai les meilleurs contacts que j'ai acquis au fil des années. 

Mais souviens-toi : sois rusé, à l’écoute, et méfie toi des nombreux pièges…

Payson

Je vous le promets, père. 

Je ferai tout mon possible pour que vous soyez fier et pour représenter notre communauté avec honneur. 

Je ne vous décevrai pas.

NARRATEUR

Eh oui, le fils d'Alton, Payson Sherman, hérita de l'esprit entreprenant de son père et il suivit  ses traces. 

En tant que marchand de bois et de bétail, il se lança également dans la politique provinciale en 1935. 

Remportant successivement le comté de Compton pour les Conservateurs, puis pour l'Union Nationale de Maurice Duplessis en 1936, Payson était un homme influent et respecté.

Mais c'est en réalité son beau-père, John Muir, qui joua un rôle déterminant dans la construction de la demeure que nous admirons aujourd'hui. 

En 1934, Margaret, la fille de John Muir, accepta d'épouser Payson Sherman. Convaincu que la vieille maison des Sherman ne correspondait pas au statut social de sa progéniture, John Muir prit les choses en main. 

Il décida d'acheter le terrain, de déplacer la maison existante, et de faire construire une résidence digne de leur rang.

C'est ainsi que la maison de briques de style 'Four Square Style', caractérisée par ses lignes cubiques et son toit en pavillon, vit le jour. 

Malgré les spéculations et les rumeurs qui entouraient la vie de Payson Sherman, le fait demeure qu'il a laissé une marque indélébile dans l'histoire de cette maison. 

On raconte qu'il a touché à tous les domaines d'activité jusqu'à ses derniers jours. Quant à sa brève carrière politique, les mauvaises langues diront qu'elle lui a principalement appris à se déplacer dans les couloirs du parlement. 

Quoi qu'il en soit, deux ans après sa mort en 1977, Margaret décida de vendre la maison familiale, érigée à grands frais par son père.

La vente de cette demeure unique marqua un nouveau tournant dans son histoire. Margaret, avec une vision empreinte de générosité, décida d'utiliser les fonds amassés avec la vente de la demeure pour créer la Résidence Sherman, un établissement destiné à accueillir les personnes âgées de la communauté de Scotstown.

Extrait de
Circuit historique du cœur bourgeois de Scotstown

Circuit historique du cœur bourgeois de Scotstown image circuit

Présenté par : Cœur Villageois de Scotstown
Directions

Téléchargez l'application BaladoDécouverte (pour Android et iOS) et accédez au plus vaste réseau francophone d’expériences de visites guidées en Amérique.