Du chemin de fer aux Moulin aux épices

Portrait d’une rivière

Rivière du Nord, 1898.
BAnQ

Dans la première moitié du19e siècle, plusieurs facteurs poussent les colons à franchir l'escarpement des Laurentides pour s'installer dans les cantons du Nord. La spéculation sur les rares terres disponibles des Basses-Laurentides, les tensions sociales alimentées par la pauvreté croissante des agriculteurs et une économie de plus en plus basée sur l'exploitation forestière en sont les principales causes.

En suivant le sentier de la rivière du Nord, ils découvrent des terrasses de gravier, de sable et d’argile limoneuse. Cette bande de terre d’un kilomètre de large, de part et d’autre de la rivière, est entourée de versants abrupts au nord-est et de pentes rocheuses plus douces au sud-ouest. Ces caractéristiques géologiques ont naturellement donné le nom de Piedmont au noyau villageois qui s’y est installé.

La source de la rivière du Nord se situe à l’embouchure du lac Brûlé, au nord de Sainte-Agathe-des-Monts. Elle coule sur une distance de 141 kilomètres pour se jeter dans la rivière des Outaouais à Saint-André-d’Argenteuil. Son bassin versant couvre 2200 kilomètres carrés et comprend plus de 450 lacs. La rivière à Simon, à la limite nord de la municipalité de Piedmont, est l’un de ses affluents, tout comme le Grand Ruisseau qui la rejoint près du Chemin du pont.


Une traversée de 141 kilomètres

Rivière du Nord à Piedmont. 

La rivière du Nord s’écoule en de nombreuses cascades entre Sainte-Agathe et Sainte-Adèle en raison d'un dénivelé de 600 pieds. Son débit est très variable, de 2m3/sec en période de sécheresse à 250 m3/sec lors de crues printanières exceptionnelles. Elle traverse plusieurs villages et deux agglomérations urbaines, Saint-Jérôme et Lachute. L’activité humaine a fortement altéré la qualité de l’eau depuis plusieurs décennies, mais la volonté de restaurer la santé de ce milieu naturel permet d’espérer que les générations futures pourront retrouver le plaisir de s’y baigner sans crainte comme 
nous le mentionne M. Gilbert Aubin dans l’entrevue suivante.


Entrevue avec M. Gilbert Aubin

Source : La Moldau de Bedřich Smetana, Notre rivière de Danyel Gérard, Ralph Bernet interprété par Hugues Aufray.


Au cœur de la vie estivale

Croisement de la voie ferrée du Canadien Pacifique et du Chemin de la Rivière où se situent les terres de la famille Aubin. 
Photographe, Ludger Charpentier, 1945.

La rivière du Nord est le seul plan d’eau de la municipalité de Piedmont et c’est tout naturellement autour d’elle que les familles d’estivants et les résidents se rassemblent au 20e siècle. Plusieurs activités sportives s’y déroulent et dans les années 1960 on y organise la grande classique des Laurentides, une course de canots entre Mont-Rolland et Saint-Jérôme parrainée par la brasserie Molson.

M. Gilbert Aubin est natif de Piedmont et a occupé le poste de Directeur général de la municipalité pendant 50 ans. Sa famille arrive à Piedmont au milieu du 19e siècle et deviendra propriétaire des lots 21 à 24 le long du Chemin de la rivière. Dans cette entrevue, il se souvient d’une époque où la jeunesse de Piedmont se rencontrait à la rivière du Nord pour se baigner et socialiser en toute liberté.


La passerelle Jacques-Raymond

Passerelle Jacques Raymond, Piste cyclable du P’tit train du Nord

La passerelle Jacques-Raymond, d’où l’on peut observer la rivière, porte le nom de l’un des maires de Piedmont en fonction de 1987 à 1999. Elle permet aux cyclistes qui circulent sur le Parc linéaire d’accéder au parc municipal «Chemin du Pont». Au sud de la passerelle se trouve le vestige d’un ancien pont ferroviaire emprunté par le Chemin de fer de colonisation de Montfort au tournant du 20e siècle. Ce dernier avait pour point de départ et d’arrivée un point d’arrêt nommé «Montfort Junction» situé de l’autre côté de la rive.


La locomotive à vapeur

Chemin de fer Montfort & Gatineau à la gare de Saint-Sauveur vers 1900.
Musée McCord-Stewart.

De 1894 à 1907, Piedmont est le lieu de correspondance de deux chemins de fer : la ligne du Canadien Pacifique, de Montréal à Mont-Laurier et le chemin de fer de colonisation de Montfort appelé plus tard Montfort et Gatineau, dont le tracé nord-ouest dessert les villages de Saint-Sauveur, Morin Flats, Montfort, Laurel, Lac-des-Seize-Îles, Weir et Arundel. À Piedmont, ce chemin de fer suit le cours du Grand Ruisseau jusqu’à la gare de Saint-Sauveur.

Un élément marquant du paysage rural

Photographie de Piedmont tirée de l’Album Illustré du 22 décembre 1906.
BAnQ

Les premières locomotives à vapeur sont munies d’une chaudière au bois, un combustible qui ne manque pas dans les cantons du Nord. Une grande quantité de bûches est nécessaire et des ententes avec les cultivateurs le long du trajet permettent un ravitaillement régulier. On entrepose le bois dans un wagon ouvert derrière la locomotive de tête. Des châteaux d’eau construits par le Canadien Pacifique à des endroits judicieux, souvent en aval d’un point d’eau, permettent le réapprovisionnement de la locomotive.

En 1906, le Montfort et Gatineau est intégré au «Canadian Northern Railway», la correspondance de Piedmont est abandonnée et le chemin de fer est prolongé entre Saint-Sauveur et Saint-Jérôme pour rejoindre les autres lignes du CNR. En 1918, cette ligne est incorporée au Canadien National qui l’exploite jusqu’en 1962. Aujourd’hui, une partie de l’emprise ferroviaire est devenue le Parc du Corridor aérobique des Pays-d’en-Haut, un sentier de 58 kilomètres qui débute à la gare de Morin-Heights.

En 1982 c’est au tour du train du Nord du Canadien Pacifique de cesser ses activités. Son emprise est également transformée en Parc linéaire quelques années plus tard.

Extrait de
Circuit du centenaire de Piedmont

Circuit du centenaire de Piedmont image circuit

Présenté par : Municipalité de Piedmont
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