Piedmont donne libre cours à son essor !

Les chemins des cantons du Nord

Source : Détail de la carte régionale des terres de la Couronne de la Province de Québec montrant les chemins de colonisation de la paroisse de Saint-Sauveur, dont fut détaché le village de Piedmont. 1894 BAnQ


Une région enfin accessible

Dans la première moitié du 19e siècle, les cantons du Nord comptent très peu de chemins de colonisation ce qui ne facilite guère le peuplement désiré par le clergé catholique pour contrebalancer une immigration protestante en croissance. C’est le «Grand Voyer», un poste de fonctionnaire hérité de la période française, qui est responsable du tracé, de l’aménagement et de l’entretien des routes à cette époque. En 1855, ces obligations sont transférées aux municipalités pour les routes locales, quant aux routes régionales, elles sont gérées par le Bureau des travaux publics.


Les chemins de colonisation

Détail de la carte du Comté de Terrebonne, Service du Cadastre, 16 juillet 1931.
BAnQ.

Les chemins de colonisation suivent deux types de tracés, il y a les chemins de front qui passent sur la bordure étroite des lots comme le chemin de la montagne (en vert sur la carte), et les montées perpendiculaires aux chemins de front, comme la montée Filion à l’extrémité nord-ouest de Piedmont (en rouge sur la carte). En 1805, «la montée de la Grande ligne» est le premier tracé d’importance vers le Nord. Il relie dans un premier temps les villages de Sainte-Thérèse et Saint-Janvier (Mirabel), puis atteint le village de Saint-Jérôme. Ce tracé parfaitement rectiligne est l’ancêtre de la route 11 aménagée dans les années 1920 pour relier une quinzaine de villages, dont celui de Piedmont jusqu’à Mont-Laurier.


La route 11

Route 117 (tracé de l’ancienne 11 modifié) entre 1940-1960
BAnQ

La route 11 est construite sur des tronçons de chemins déjà existants entre les villages, ce qui offre un tracé parfois très sinueux au nord de Saint-Jérôme. Le train demeure pour quelques décennies encore le moyen de transport privilégié des voyageurs et ne commence à être délaissé que lorsque la 11 subit plusieurs améliorations. 

Ce n’est qu’en 1937 qu’elle est déneigée jusqu’à Sainte-Agathe-des-Monts, puis élargie et redressée sur certains segments de son parcours vers la fin des années 1940. Elle est alors renommée route 117 ou boulevard des Laurentides dans la section Piedmontaise. Cette nouvelle dénomination prend un certain temps à entrer dans la culture populaire, car les références à la route 11 perdurent jusqu’aux années 1980.


La vie culturelle

Chanson «Première neige» tirée de l’album Solide, contribution de Robert 
Charlebois et Réjean Ducharme

Il y a une aura d’aventure et de romantisme autour de la route 11. C’est la route des vacances, celle qui mène aux chalets et camps de plein air du Nord. Dans les années 1960, on voit apparaître des motels, des bars, des restaurants et des boîtes à chanson le long de son parcours. En 1971, Jean-Pierre Ferland en fait le personnage principal d’une de ses chansons sur l’album Soleil.

« À cent mille à l’heure sur la route 11
Démaquillée par une 750 cc
On pense à rien, on parle à sa roue d’en avant
ou tu prends la courbe ou y a personne qui la prend »

Le dynamisme culturel de cette période attire les artistes de toutes disciplines comme Robert Charlebois et l’auteur Réjean Ducharme qui s’enferment pendant 10 jours en 1978 dans un motel de Piedmont pour composer huit titres de l’album «Solide» de Charlebois.

Le motel Totem

Carte postale montrant le motel Totem sur la route 11 vers 1960-1970. 
Site Patrimoine-Laurentides

Le motel Totem de Piedmont est membre du salon Dégustation des tables des Laurentides, un événement annuel qui récompense les meilleurs chefs des établissements hôteliers de la région. Sa cuisine est réputée et il accueille nombre de congrès et de réceptions. À l’affiche de sa boîte à chansons «La Palissade», on retrouve les vedettes de l’heure telles que Mouffe, Jean-Guy Moreau, Robert Charlebois, le groupe fantaisiste les Cyniques, et bien d’autres.

À cette époque, on «monte» dans le Nord pour faire le rodage de son spectacle avant de le présenter sur les grandes scènes de la métropole. Les petites salles locales permettent un contact plus intime et les séances d’improvisation avec le public nourrissent les légendes autour de la route 11.

Extrait de
Circuit du centenaire de Piedmont

Circuit du centenaire de Piedmont image circuit

Présenté par : Municipalité de Piedmont
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