Train du Canadien Pacifique arrêtant pour embarquer un skieur.
Archives du CP, 1940.
Jusque dans les années 1950, le train est le seul mode de transport efficace pour accéder aux sentiers enneigés des Laurentides. Grâce aux trains de neige, il est possible de partir tôt le matin de Montréal, débarquer deux heures plus tard à la gare de son choix entre Shawbridge et Sainte-Agathe, mettre ses skis et glisser sur la célèbre Maple Leaf ou une autre piste développée autour du chemin de fer. Le temps venu on se dirige vers la gare la plus proche ou, même parfois, on peut héler le train entre deux gares pour revenir en ville. L’atmosphère dans les wagons est festive comme le raconte Paul Courtois :
« […] C’était un vrai carnaval! Y en a qui sortaient leur violon, ou ben leur accordéon. Ça dansait en file indienne, d’un wagon à l’autre. Souvent les amoureux éteignaient les lampes à gaz, on les rallumait, y les éteignaient encore, on les rallumait… mais on ne se choquait pas, tant que c’était pas indécent. Fallait ben les séparer, des fois, pour avoir les billets! Y’ avait souvent d’la bière en masse sur le train. Ça circulait on pouvait pas empêcher ça. Mais quand ils faisaient des banderoles avec du papier de toilette, fallait leur dire que c’était criminel, que le feu pouvait prendre. Ouf! »