Maison Étienne Forget | Lot 117

Cette maison construite et habitée par Étienne Forget entre 1822 et 1837 est située sur le terrain qu'il a obtenu de son frère, Jean-Baptiste, en échange de la forge de la rue Saint-Louis, située près de la rue Saint-Paul.

Jean-Baptiste Forget dit Despatis achète la terre de Joseph Malbœuf en septembre 1816. Son père Augustin et son frère Étienne viennent à peine de s’établir au mois de mai précédent, sur la Grande rue du bourg de Terrebonne. 

Étienne Forget pour sa part, construit une maison en pierre à deux étages qu’il partage avec ses parents. Jean-Baptiste Forget, de son côté, exploite la terre de la Côte de Terrebonne jusqu’en 1822.

1822

Cette année-là, Jean-Baptiste et Étienne s’échangent leurs terre et emplacement. Ainsi, le premier s’installe sur la Grande rue, où il continue de pourvoir aux besoins de ses parents; le second reprend à son compte la terre exploitée dans la Grande Côte. 

Une terre de 231 arpents 

Au recensement de 1831, on note que le cultivateur Étienne Forget habite une maison, sans autre précision, avec sa famille et une domestique. La terre compte 231 arpents en superficie dont 100 sont en culture. La production de l’automne s’établit à 150 minots de blé, 82 de pois, 300 d’avoine et 60 de «patates». Le cheptel compte 17 bêtes à cornes, 6 chevaux, 29 moutons et 9 cochons.

Parmi les riches de l'époque

Étienne est un paysan relativement aisé, car en janvier 1837, lors de l’inventaire des biens de la communauté à la suite du décès de son épouse Angélique Clément, on estime la valeur de ses immeubles (sans la terre) à quelque 3667 livres; divers emprunteurs lui devaient environ 2197 livres.

Valeur de la maison

Le principal actif d’Étienne Forget est sans contredit la maison en pierre qu’il a fait construire sur la terre, du côté nord du chemin royal, estimée à quelque 3000 livres. 

La maison est ainsi décrite : « Une maison de pierre à un étage de 35 pieds de front sur 30 pieds de profondeur ayant cinq ouvertures sur la frontière, trois sur le derrière, une dans chaque pignon, ses portes et châssis vitrés, ses planchers de haut et bas embouffetés et ses séparations en dedans.» Fait à noter, il subsiste au sud du chemin une petite maison en bois, de pièces sur pièces, de 14 pieds sur 12 pieds, couverte en planches, avec sa porte et «châssis» vitrés.

Une vue des écuries Lacasse et de l’usine de filtration inaugurée en 1964. C’est en 1922 qu’Henri Lacasse fait l’acquisition de la terre et des bâtiments. Ceux-ci resteront propriété de cette famille jusqu’en 2007.

En arrière-plan, les nouveaux développements domiciliaires des promoteurs Loignon, Durand, Quevillon, sur une partie de la terre d’Irenée Forget. Source : Collections de la SPHT ©Normand Brière.

Vous êtes devant la maison Étienne Forget. Construite entre 1822 et 1837 sur la terre concédée à Étienne Charles vers 1704, puis vendue à Ignace Beaupré en 1707.

La terre de 40 hectares est concédée à Gilles Paris en 1711. Elle passe à la famille Malbœuf en 1804, qui la cède 12 ans plus tard à Jean-Baptiste Forget, le 4e fils d’Augustin et de Marie Anne Taillon. Jean-Baptiste échange la terre avec son frère Étienne en 1822, en retour de la forge familiale sur la rue Saint-Louis, près de Saint-Paul.

La maison de style québécois est construite en moellon. Des chaînes d’angle en pierre taillée en assurent la solidité. La toiture à deux versants est couverte de tôle à baguette, percée de deux lucarnes à l’avant et d’une seule à l’arrière. Elle possède une cheminée dans chaque mur pignon, et une troisième au centre. Une grande corniche protège la galerie sans balustrade. On dénombre 4 fenêtres à l’avant et 3 à l’arrière.

En 1848, Gabriel Ouellet achète la terre qu’il cède à son fils Ludger en 1866. À l’occasion du mariage de son fils Henri en 1899, Ludger divise la maison et fait construire une deuxième cuisine d’été.