Montée Desjardins | Lots 100-98

Un chemin essentiel aujourd'hui disparu

Source : ©Daniel Guérin/YUL Médias


Des trajets compliqués avant les autoroutes

En 1835, tandis que le nouveau pont de Terrebonne est en construction, et à la requête de certains habitants de Terrebonne, le grand voyer pour le district de Montréal dresse deux procès-verbaux pour la construction d’autant de nouvelles routes, l’une depuis le village de Terrebonne jusqu’à la rivière des Prairies et l’autre de là jusqu’à la Longue-Pointe.

Projets de routes abandonnés

Avant que ces procès-verbaux soient homologués par les magistrats de la Cour des sessions (séances18) de quartier, les habitants de New Glasgow soumettent une requête de soutien à leur construction. Nous présentons les arguments mis en avant par les requérants, qui exposent en détail les itinéraires suivis par les voyageurs de New Glasgow et des autres paroisses environnantes pour se rendre à Montréal et les avantages de ces nouvelles routes.

Finalement, malgré́ les représentations, les deux projets de route sont abandonnés devant la farouche opposition de la majorité́ des habitants de Terrebonne de la Grande Côte et de Saint-François-de-Sales, qui rejetaient le principe de répartition des coûts afférents entre les propriétaires.

Construction du pont

La construction du pont de Terrebonne a pour effet de diminuer la circulation sur la montée Desjardins, les voyageurs préférant traverser le pont qu’emprunter deux traversiers et le chemin de traverse de l’Île-aux-Vaches. La requête des habitants du nord de la seigneurie décrit l’itinéraire suivi par les voyageurs pour se rendre à Montréal.

« Que jusqu’à ce jour, pour se rendre de New G[lasgow à la ville de Montréal, vos suppliants ne voient d’autres route plus avantageuse que celle appelée la Montée de champagne c. a. d. qu’ils sont maintenant obligés de détourner leur chemin une demie lieue [2,41 km] et de monter cet espace depuis l’endroit nommé Pain-Court jusqu’à la montée Desjardins prendre ensuite la susdite montée de Champagne souffrir les délais qu’occasionnent l’obligation de traverser deux rivières en Bacs, puis traverser le village de St Vincent de Paul et enfin passer par St Michel pour se rendre à la ville: obligés de souffrir les délais qu’occasionne l’obligation de traverser plusieurs Rivières en bacs et les inconvénients réitérés d’avoir à monter et descendre des côtes escarpées rapides.»

Texte de la narration

Les voyageurs venus de Montréal passent par le Sault-au-Récollet où ils traversent la rivière des Prairies vers Saint-Vincent-de-Paul. Ils empruntent ensuite la montée Saint-François, le chemin Champagne (boulevard Sainte-Marie actuel) et la traverse de l’île aux Vaches en descendant le courant. Ils suivent le chemin sur l’île pour ensuite traverser à nouveau la rivière en remontant le courant jusqu’à l’accostage des Desjardins. Il en est de même, dans le sens contraire, pour les voyageurs venant de la région de New Glasgow ou de Sainte-Anne-des-Plaines. La montée Desjardins est ouverte dans le premier quart du XIXe siècle. Elle passe sur la ligne des terres de Pascal et de Pierre Desjardins par une montée escarpée jusqu’à la côte sud de la Mascouche.

Dès le début, les deux frères voisins exploitent des auberges près de la rivière, d’un côté et de l’autre du chemin royal. Ils offrent tant le gîte que la nourriture aux voyageurs et assurent les soins des chevaux, jusqu’à ce que Pierre renonce à son droit de tenir auberge, convaincu qu’une seule suffit à la demande.

Il n’existe aucun vestige de la montée, si ce n’est quelques alignements de roches perdus dans la végétation, près de la TransTerrebonne. Au-delà, la montée se rend jusqu’à la côte sud de la Mascouche, ou chemin Comtois actuel.

Sur cet ancien plan du sud de la seigneurie, on peut suivre le chemin royal ou Grande Côte et observer l’alignement des terres. Le ruisseau de la Pinière et la montée Desjardins y sont clairement tracés. On appelle côte, tout chemin longeant un cours d’eau ; la montée relie deux côtes.

Merci de continuer votre visite. À bientôt.

Extrait de
Le front pionnier de Terrebonne | Circuit historique

Le front pionnier de Terrebonne | Circuit historique image circuit

Présenté par : Société du patrimoine et de l’histoire de Terrebonne (SPHT)
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