À gauche de la nef principale, une chapelle est dédiée à la patronne de la ville de Paris, Sainte-Geneviève. Les fidèles l'invoquent pour être protégés des famines. Cette chapelle est annexée à l’église en 1724.
Du décor intérieur de la chapelle Sainte-Geneviève, seul le tabernacle a survécu aux bombardements de 1759. Cette œuvre réalisée par François-Noël Levasseur date des années 1720.
La montrance
La montrance est une pièce d'orfèvrerie, en forme de cylindre de cristal, destinée à montrer ou exposer aux fidèles l'hostie consacrée, c’est l'ancêtre de l'ostensoir. Les panneaux latéraux sculptés représentent l’archange Gabriel (à gauche) et la Vierge-Marie agenouillée (à droite), constituant la scène de l’Annonciation. On remarque les volutes rentrantes feuillagées, qui adoucissent les côtés de cet étage.
Les prédelles
Les prédelles sont les gradins où se trouvent les chandeliers d’autel, à côté duquel se trouve le tabernacle qui renferme le ciboire, vase sacré contenant les hosties consacrées pour la communion des fidèles. Sur la porte de cette petite armoire, qui ferme à clef, est sculptée la figure de l’Enfant-Jésus tenant la croix de la main gauche et bénissant de la main droite.
Chapelle Sainte-Geneviève, vers 1900 (BAnQ, J.E. Livernois, Domaine public).
Un panneau de verre ferme le tombeau d’autel à l'intérieur duquel est exposé un gisant représentant le Christ.
Le tableau peint accroché sur le mur au-dessus du tabernacle date probablement de la même époque que la sculpture du meuble liturgique intitulé Sainte-Geneviève.
Les ex-voto sont des plaques que l'on place dans une église ou une chapelle suivant l'accomplissement d'un vœu ou en remerciement. Ces plaques en marbre sont presque toutes fixées au mur situé à gauche de la chapelle Sainte-Geneviève, toutes gravées au XXe siècle (de 1923 à 1971).
Prie-Dieu
Les cœurs contiennent des feuillets de papier, portant de nombreuses signatures de donateurs. Devant l’autel, on voit un prie-Dieu qui permet de se recueillir en invoquant Sainte-Geneviève.
Lampions
En face de l’autel, le fait d'allumer un lampion ou un cierge est aussi une démonstration de la foi d'un croyant envers Dieu. Il permet aussi d’honorer la mémoire d'un être cher.
Tableau de sainte Geneviève (par Soeur Marie-de-l'Eucharistie, 1917, Domaine public).
Depuis le 5e siècle, la sainte, fêtée le 3 janvier, est invoquée contre la famine, la peste, la fièvre ainsi que pour la guérison des rois. On lui demande de faire tomber la pluie lors de sécheresses ou de l’arrêter par temps trop humide. En plus d’être Parisiorum patrona (patronne des Parisiens), sainte Geneviève est la patronne des fabricants de cierges ou ciriers, puis des bergères.
Geneviève est née autour vers l'an 422 après J.-C. à Nanterre, dans la banlieue de Paris. Elle passe toute son existence dans la partie nord de la Gaule à une époque fort mouvementée de l’histoire de l’Europe. Elle décède vers 502, âgée d’environ 80 ans.
Elle naît dans une famille chrétienne et bien nantie. Fille unique, elle devient assez tôt orpheline et hérite de biens fonciers importants dans la région de Meaux, près de Paris. Elle quitte alors Nanterre pour s’installer à Paris, chez sa marraine.
Un modèle de courage
Le niveau élevé du rang social et des responsabilités publiques de Geneviève nous est confirmé par son prestige exceptionnel auprès de ses concitoyens et de ses contemporains. Elle fait partie des responsables municipaux de la ville avec les droits et les devoirs qui s’y rattachent. Elle est un modèle de courage politique et d’engagement municipal œuvrant pour le bien de ses concitoyens et concitoyennes.
À sa mort, on l'ensevelira dans une église construite sur une colline de Paris qui prend ensuite le nom de Montagne Sainte-Geneviève, patronne de la ville de Paris et de la France.
Vers l'an 480 après J.-C., alors que Paris est assiégée et coupée de vivres, sainte Geneviève fait affréter par bateaux des convois de blé et de farine pour nourrir les citoyens.
Geneviève est la fille unique d’une famille aristocrate gallo-romaine. Ses parents sont de riches propriétaires terriens qui disposent alors de vastes domaines aux alentours de Paris.
Les troubles militaires de la région exposent de nombreux parisiens à la famine, car les circuits réguliers d’approvisionnement sont gravement perturbés. Cette situation devient insupportable, ce qui amène Geneviève à réquisitionner une flottille de bateaux sur la Seine d'une part, puis à réquisitionner des moissons en Champagne d'autre part.
Geneviève fait transporter le blé et fait cuire le pain aux frais de la ville, pain qu'elle met en vente pour ceux qui peuvent payer et qu'elle fait distribuer gratuitement aux pauvres par ses assistantes. De là origine l'histoire des petits pains de sainte Geneviève.
Rue des Pains-Bénis (Wikimedia, par Jean Gagnon, 2021).
La petite rue qui longe un des murs de l'église porte le nom de rue des Pains-Bénits. Elle fait référence à une tradition, celles des pains qui sont bénis dans la chapelle latérale dédiée à sainte Geneviève, à l'église Notre-Dame-des-Victoires. Cette bénédiction se déroule annuellement, le 3 janvier, jour de la fête de cette sainte, patronne de Paris. Les pains de sainte Geneviève protègeraient les mères chrétiennes et les ouvriers sans travail.
Dans la chapelle de Sainte-Geneviève se trouve une urne acrylique contenant des sacs de marque Ziploc avec 2 petits pains à l’intérieur. Ils ont été préparés par des bénévoles après que les pains aient séché pendant 3 semaines. Comme on ne peut pas vendre des objets bénits, il est suggéré d’en prendre un et de faire un don.