L'ancienne usine Kayser

L'ancienne usine Kayser convertie en musée


La Kayser dans les années 1920

Construit en 1918, l’édifice de la Julius Kayser & Co. Limited possède trois étages, une fenestration imposante ainsi qu’un réservoir d’eau sur le toit.

Au travail mesdames

Dans les années 1930, 26 employés de la Kayser sont à leur poste de confection de bas de soie.

Près du barrage no 4

À proximité de l’usine Kayser (à l’arrière) se trouvent notamment l’ancienne centrale de la Sherbrooke Street Railway (à gauche), le barrage no 4 et d’autres locaux industriels (à droite), vers 1920.

Une association des employés

À la Kayser, les patrons entretiennent d’assez bonnes relations avec le personnel. Ce qui ne change rien au fait que des employés adhèrent au premier syndicat catholique de Sherbrooke, formé en 1919. L’année 1937 marque la création de l’Association des employés de la Kayser, qui regroupe notamment les tricoteurs de l’usine. En août 1946, ceux-ci organisent une réunion spéciale dans les bureaux des Syndicats catholiques et nationaux. À l’ordre du jour : les privilèges liés à l’ancienneté et les critères d’admissibilité à la classe des tricoteurs.

Une ligue de quilles

Au cours de la saison 1950-1951, les membres de la Kayser Bowling League prennent la pose, vêtus de leur uniforme d’équipe. La ligue compte des équipes masculines et féminines.

Texte de l'audio

L’édifice imposant qui se trouve derrière vous est érigé en 1918 pour la compagnie de Julius Kayser. L’usine spécialisée dans la fabrication de lingerie, de gants et bas de soie est déjà installée sur la rue Frontenac depuis 1915, mais les espaces ne conviennent plus. Ce nouveau bâtiment est le premier édifice en béton armé de Sherbrooke. Cette technique permet notamment d’avoir de grandes fenestrations et de diminuer le nombre de poutres de soutient par plancher. On peut donc diminuer les coûts d’éclairage en plus d’installer davantage de machines! La Kayser sera un employeur important du secteur du textile à Sherbrooke : vers 1935, c’est environ 1 200 employés, majoritairement des femmes, qui y travaillent.

Vous êtes-vous déjà demandé à quoi ressemblaient le salaire d’une ouvrière textile vers 1930? À cette époque, les femmes reçoivent environ 0,10 $ de l’heure, soit entre 1 $ et 1,20 $ par jour. Jusqu’après la Deuxième Guerre mondiale, les semaines de 65 heures sont la norme. On peut donc évaluer leur salaire à 6,50 $ par semaine et autour de 330 $ par année. Pour vous donner une idée du coût de la vie de l’époque, une douzaine d’œufs ou un dindon de 8 livres coûtent environ 0,35 $ alors qu’une paire de chaussures pour femme se détaille à un peu moins de 2 $.

La période d’après-guerre est très prolifique pour la Kayser. En 1946, l’usine fonctionne 24 heures par jour. Les employés se partagent les horaires de jour, de 6 h 30 le matin à 18 h, ou de soir, soit de 18 h 00 à 6 h 30. Malgré les longues semaines de travail, les employés de la Kayser partagent également des moments de loisirs. En effet, comme plusieurs autres entreprises, divers comités d’employés organisent chaque année pique-nique estival, ligue de balle-molle, activités style journée blanche et party de Noël.

L’usine ferme en 1988. Désaffecté, le site sera une tache dans le paysage du centre-ville jusqu’à sa restauration. L’endroit est toutefois un endroit prisé par les squatters et les adolescents… Depuis le début des années 2000, l’ancienne usine est occupée notamment par les Résidences Soleil et par le Musée de la nature et des sciences de Sherbrooke.

Extrait de
Histoires et découvertes | Le Plateau Marquette

Histoires et découvertes | Le Plateau Marquette image circuit

Présenté par : Musée d'histoire de Sherbrooke

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