En 1874, Mgr Racine transforme le collège de Sherbrooke en séminaire diocésain, ce qui donne naissance au Séminaire Saint-Charles-Borromée, aujourd’hui appelé le Séminaire de Sherbrooke. Dès ses débuts en août 1875, l’institution offre le cours classique et le cours commercial aux jeunes garçons catholiques, et majoritairement bourgeois, de la région. On y enseigne entre autres la religion, l’anglais, le latin, l’histoire, la géographie, la science, la littérature et le dessin. En 1897, le bâtiment d’origine est partiellement détruit par un incendie. Le corps du bâtiment actuel de sept étages est érigé lors de la reconstruction, l’année suivante.
Pour faire face à l’augmentation constante de fréquentation, des annexes sont ajoutées en 1911, en 1928 et en 1953. Installé en plein cœur du plateau Marquette, le Séminaire forme, durant près d’un siècle, de futurs prêtres, mais aussi de jeunes garçons se destinant à des professions libérales. À partir des années 1920, on mise également sur diverses activités physiques, dont la gymnastique, pour mettre de l’avant la devise : un esprit sain dans un corps sain. À l’image du reste de la société québécoise, les années 1960 et 1970 sont riches en changements au Séminaire: on pense notamment à l’abolition du cours classique vers 1967 et à l’intégration d’étudiantes au cursus collégial en 1976. Sans oublier l’intégration des jeunes filles au cours secondaire en 1994 : toute une révolution!
Avez-vous déjà remarqué les trois statues installées sur les toits de la vieille partie du Séminaire ? Il s’agit de Sieur de Frontenac, du cardinal Saint-Charles-Borromée et de Lord Elgin. Pourquoi ? Le premier et le troisième représentent la bonne entente entre les francophones et les anglophones dans la région, alors que le cardinal italien est le saint patron des séminaristes. Créés par Louis Jobin en 1913, les statues sont retirées en 1992. Elles sont restaurées mais conservées à l’intérieur. Des reproductions en bronze sont réalisées puis installées en 2005.