Wilfrid Martin: Voici Connaught Place. Je sais que je vous ai présenté des propriétés imposantes, mais je voulais aussi vous montrer une autre option : les maisons en rangées. Monsieur Bourque me disait que vos enfants étaient maintenant grands… Alors je me suis dit que vous aviez peut-être besoin de moins d’espace…
Madame : Je n’y avais pas pensé, mais c’est peut-être une bonne idée. En effet, nos enfants sont maintenant mariés. C’est très joli. Mais c’est un peu étrange que les façades des unités ne soient pas toutes pareilles, non?
Wilfrid Martin : Vous avez l’œil, chère Madame! Au départ, monsieur Henry Albert Odell avait prévu construire 3 unités, soit celles de droite, avec ses pignons à pente très abrupte d’influence néogothiques. Puis rapidement, il a décidé d’ajouter quatre autres unités, celles de gauche, mais avec des pignons à l’italienne arrondis. Et vous avez sans doute remarqué à l’arrière…
Madame : Oui, une galerie court sur toute la longueur! Et un beau jardin. Pardonnez ma curiosité, mais qui choisit ce genre d’habitation?
Wilfrid Martin : Je ne pourrais vous dire précisément, mais il y a des hommes d’affaires, des commerçants, des avocats. Ça bouge un peu plus, puisque c’est en location. Ça pourrait être une option si jamais vous vous faites construire une maison ou si vous voulez attendre de repérer la bonne. Depuis 1907, c’est l’honorable Jacob Nicol qui est propriétaire de l’ensemble des unités. En 1910, il a fondé le journal La Tribune.
Madame : Oui, je connais. J’ai eu l’occasion de le lire à quelques reprises depuis le début de notre séjour. D’ailleurs, hier on y mentionnait que la compagnie de tramways allait enlever les rails de la rue Melbourne pour permettre le pavage de la rue, et qu’après, elles seraient remises. À ce que je vois, les travaux n’ont pas encore commencé…
Wilfrid Martin : Non, et c’est tant mieux pour nous! Sinon, on aurait de la difficulté à faire notre balade.