Une murale pour souligner la municipalisation de l'électricité

La municipalisation de l'électricité, tout un débat


Les 3 centrales de la gorge de la rivière Magog

Hydro-Sherbrooke possède trois centrales hydroélectriques installées dans la gorge de la rivière Magog : Abénaquis (1910), Frontenac (1888) et Paton (1926).

Deux centrales sur la rivière Magog

Construite en 1908, la centrale Drummond (900 kW) est le premier grand projet du Département du gaz et de l’électricité de la Cité de Sherbrooke. Pour sa part, le barrage et la centrale Rock Forest (2 220 kW) sont aménagés en 1911 et en 1912. Toutes deux se trouvent sur la rivière Magog, entre le petit lac Magog et la portion de la rivière Magog appelée le lac des Nations.

Les deux centrales sur la rivière Saint François

Les deux plus importantes centrales du réseau Hydro-Sherbrooke se trouvent sur la rivière Saint-François. La centrale Westbury (en haut sur la photo, 1929) a une production de 4 800 kW, tandis que la centrale Weedon (1921) produit pour sa part 3 600 kW.

Les deux dernières centrales du réseau

En 1939, la Ville de Sherbrooke achète la petite centrale Eustis (700 kW), construite en 1902 et située sur la rivière Coaticook. La centrale Memphrémagog est pour sa part intégrée au réseau d’Hydro-Sherbrooke en 1992 et est partagée avec le réseau municipal de Magog.

Texte de l'audio

La murale 100 ans au service des gens que vous avez devant vous est un clin d’œil au centenaire d’Hydro-Sherbrooke célébré en 2008. Nous y trouvons deux personnages marquant dans ce grand et long projet qui a mené à la municipalisation de l’électricité à Sherbrooke, soit Daniel McManamy et Donat-Édouard-Oscar Denault.

Au début des années 1900, McManamy et Denault, tous deux conseillers municipaux et commerçants, se font les porte-paroles de la municipalisation de l’électricité à Sherbrooke. Pour eux, et pour plusieurs autres, l’électricité est un service essentiel et non pas un luxe, ce qui implique qu’elle ne devrait pas être gérée par une entreprise privée. Toutefois, la Sherbrooke Power, Light and Heat, qui exploite alors le barrage no 3 et la centrale Frontenac, ne semble pas très ouverte aux pressions qui se font de plus en plus importantes. L’opinion publique est plutôt favorable au projet, mais le conseil municipal est encore partagé. Un référendum est donc organisé sur le sujet en mars 1904. Le résultat des votes est à 51 % en faveur de la municipalisation, mais le projet est malgré tout défait. Pourquoi?

Parce qu’à l’époque, seuls les propriétaires ont le droit de vote. Aussi, il faut une double majorité : celle en nombre de voies, et celle en valeur foncière… C’est cet élément qui mène à la défaite du projet.  Notons qu’au lendemain du vote Daniel McManamy réussit à faire adopter une proposition de changement de règlement, laquelle sera approuvée par l’Assemblée nationale. Mais le mal est fait. Il faudra 3 autres référendums pour convaincre les conseillers et hommes d’affaires anglophones que la municipalisation est rentable pour la Ville et positive pour son développement urbain et industriel.  Au cours des années sur lesquelles s’étend le processus, les deux parties se livrent d’ailleurs une lutte sans merci dans les journaux et même devant les tribunaux.

Finalement, le quatrième référendum est le bon. Le Département du Gaz et de l’électricité de la Cité de Sherbrooke prend officiellement forme en juin 1908. Au fil des décennies, le réseau est bonifié en fonction de l’expansion urbaine et du développement industriel de la ville. À l’aube de la Deuxième Guerre mondiale, le réseau compte 3 centrales; aujourd’hui, il en compte 9. Hydro-Sherbrooke est officiellement créé par la Ville en 1971.

Extrait de
D'un barrage à l'autre

D'un barrage à l'autre image circuit

Présenté par : Musée d'histoire de Sherbrooke

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