La murale 100 ans au service des gens que vous avez devant vous est un clin d’œil au centenaire d’Hydro-Sherbrooke célébré en 2008. Nous y trouvons deux personnages marquant dans ce grand et long projet qui a mené à la municipalisation de l’électricité à Sherbrooke, soit Daniel McManamy et Donat-Édouard-Oscar Denault.
Au début des années 1900, McManamy et Denault, tous deux conseillers municipaux et commerçants, se font les porte-paroles de la municipalisation de l’électricité à Sherbrooke. Pour eux, et pour plusieurs autres, l’électricité est un service essentiel et non pas un luxe, ce qui implique qu’elle ne devrait pas être gérée par une entreprise privée. Toutefois, la Sherbrooke Power, Light and Heat, qui exploite alors le barrage no 3 et la centrale Frontenac, ne semble pas très ouverte aux pressions qui se font de plus en plus importantes. L’opinion publique est plutôt favorable au projet, mais le conseil municipal est encore partagé. Un référendum est donc organisé sur le sujet en mars 1904. Le résultat des votes est à 51 % en faveur de la municipalisation, mais le projet est malgré tout défait. Pourquoi?
Parce qu’à l’époque, seuls les propriétaires ont le droit de vote. Aussi, il faut une double majorité : celle en nombre de voies, et celle en valeur foncière… C’est cet élément qui mène à la défaite du projet. Notons qu’au lendemain du vote Daniel McManamy réussit à faire adopter une proposition de changement de règlement, laquelle sera approuvée par l’Assemblée nationale. Mais le mal est fait. Il faudra 3 autres référendums pour convaincre les conseillers et hommes d’affaires anglophones que la municipalisation est rentable pour la Ville et positive pour son développement urbain et industriel. Au cours des années sur lesquelles s’étend le processus, les deux parties se livrent d’ailleurs une lutte sans merci dans les journaux et même devant les tribunaux.
Finalement, le quatrième référendum est le bon. Le Département du Gaz et de l’électricité de la Cité de Sherbrooke prend officiellement forme en juin 1908. Au fil des décennies, le réseau est bonifié en fonction de l’expansion urbaine et du développement industriel de la ville. À l’aube de la Deuxième Guerre mondiale, le réseau compte 3 centrales; aujourd’hui, il en compte 9. Hydro-Sherbrooke est officiellement créé par la Ville en 1971.