Vous vous trouvez devant l’ancienne usine de la Canadian U.S. Knitting Company aussi appelée la Tricots Canada U.S. Certains d’entre vous se souviennent peut-être de cette compagnie puisque l’usine a fermé ses portes en 2008. La U.S. Knitting fait partie des entreprises que la Ville de Saint-Hyacinthe est parvenue à attirer au cours des années 1920 grâce à des incitatifs qui prennent souvent la forme d’exemptions ou de rabais de taxes foncières.
Entre 1923 et 2008, près d’une centaine d’employés s’affairent à la confection d’articles en coton, en laine et en soie. La production variée compte divers types de vêtements et de couvertures. Le traitement des matières, et particulièrement celui de la laine, demeure un travail plus complexe qu’il en a l’air. En effet, avant d’obtenir un t-shirt, le tissu doit subir plusieurs transformations. Il faut d’abord carder la laine, c’est-à-dire « peigner » les fibres afin de pouvoir la tisser en fil. Ensuite, d’immenses machines tricotent les fils pour confectionner les étoffes voulues. Enfin, plusieurs équipes de couturières s’assurent de réaliser le produit fini. Dans la plupart des cas, il s’agit d’un travail à la chaîne et les ouvriers et ouvrières doivent suivre la cadence. Au début des années 1920, les conditions de travail dans les usines sont déplorables par rapport à celles que l’on connait aujourd’hui. En effet, une semaine de travail compte 55 heures du lundi au samedi avec des salaires ne dépassant généralement pas les 25 cents l’heure.
Comme vous pouvez encore l’observer aujourd’hui, le revêtement extérieur est construit avec cette fameuse brique rouge, caractéristique des bâtiments industriels de l’époque. Ce type de construction est reconnu pour sa solidité et sa résistance face aux incendies. L’usine est presque demeurée inchangée depuis les années 1920. Si vous vous teniez au même endroit à l’époque, vous verriez une grande cheminée qui se dresse sur le flanc droit du bâtiment. Aujourd’hui, cent ans après sa construction, l’usine de la U.S. Knitting s’est parfaitement intégrée au patrimoine bâti du quartier Bourg-Joli en devenant un immeuble d’appartements en location.