Pont Prud'homme et caveau à légumes

Vestiges d’une époque révolue, les ponts couverts sont devenus de véritables monuments historiques au cœur de nos territoires ruraux. Des quelque 1200 ponts couverts que le Québec comptait il y a un siècle, il n’en reste plus que 91, dont six dans les Laurentides. Le pont de Brébeuf, cité immeuble patrimonial en 2019 par la municipalité, en fait partie.

Construit en six semaines au coût de 6000 $, il est originalement baptisé « pont de l’Armistice », alors que sa construction se termine le 11 novembre 1918, jour de la déclaration de la fin de la Première Guerre mondiale. 

Il devient ensuite le pont David, puis le pont Prud’homme, en 1957, en l’honneur d’une famille pionnière de Brébeuf. C’est tout de même Alphonse Prud’homme qui étale bénévolement de la neige dans le pont, pendant 40 ans, pour permettre le passage des traîneaux! 

La structure de bois de 45 mètres qui chevauche la rivière du Diable vient remplacer les autres moyens utilisés jusqu’alors pour relier les deux rives : le chaland, ou bateau à fond plat, et un pont de glace, en hiver. 

Origine de son architecture

Le pont Prud’homme est de style « Town élaboré », une adaptation du concept breveté en 1820 par l’architecte américain Ithiel Town. Cette version québécoise consiste notamment à ajouter des montants verticaux tous les 2,5 mètres et à remplacer les chevilles de bois par des clous en métal. C’était une façon de prolonger la durée de vie de ces ponts que l’on estimait déjà être 10 fois plus durables que les ponts ouverts. 

Quant aux ouvertures pratiquées dans les lambris horizontaux, elles servaient à ventiler le pont et à faire entrer la lumière pour éviter que les chevaux ne prennent peur dans ces longs corridors sombres et bruyants. On voulait ainsi éviter que les chevaux « aient la chienne! » Aujourd’hui, ces ouvertures vous permettent d’observer un autre témoin du passé : la porte installée à même une butte de terre menant à un ancien caveau à légumes. 

HORAIRE
Ouvert à l’année. On retrouve à proximité une halte avec un stationnement, des tables et bancs ainsi qu’une rampe de mise à l’eau pour les canots et les kayaks.