Le patrimoine francophone d'Edmonton

Le patrimoine francophone d'Edmonton

Découvrez comment les francophones ont contribué à développer Edmonton, de même que le rôle de premier plan de cette ville dans l'histoire du Canada.

EXPLOREZ 

La carte interactive offerte en BaladoDécouverte vous présente plusieurs lieux incontournables et vous donne accès à des capsules audio lues avec passion par des voix dynamiques. 

SUR PLACE

L'utilisation de l'application mobile BaladoDécouverte (plutôt que le site Web) et l'utilisation d'écouteurs sont recommandés. L'expérience de visite est accessible en ligne (streaming) et même hors ligne (sans Internet sur le terrain, cellulaire en main) avec l'option Précharger de l'application BaladoDécouverte.

CONTEXTE

Depuis quelques années, l'histoire des francophones de l’Alberta émerge des brumes du passé. Mais ce ne sont plus seulement les récits héroïques des premiers pionniers ou la chronique des obstacles imposés à la langue et la culture d’expression française qui dominent l'histoire. On découvre plutôt un récit complexe de jeux d’alliances - et de mésalliances - entre plusieurs peuples qui travaillent coude à coude, tantôt à se construire une vie nouvelle dans cette immense plaine au nord-ouest du continent, tantôt à tenter de préserver une vie ancestrale menacée. 

UN CENTRE DE COMMERCE

Fort Edmonton a d'abord été un centre de commerce des fourrures dont la Compagnie de la Baie d’Hudson a eu le monopole dès sa fusion avec la Compagnie du Nord-Ouest, en 1821. À l'époque, les propriétaires et leurs représentants parlent l'anglais, mais les Premières Nations qui assurent l’approvisionnement en peaux, eux, parlent une multitude de langues, tandis qu'un très grand nombre de voyageurs qui servent d’intermédiaires sont des Canadiens-français ou des Métis originaires des Plaines et de l’Ontario.

NOMS ATTRIBUÉS 

Le lieu où se trouve Edmonton se nommait traditionnellement Amiskwacîwâskahikan (Maison des collines de castor) pour les Cris ; It ti oda (plusieurs maisons) pour les Sioux Nakoda et Omahkoyis (Grand gîte) pour les Niitsitapi.

C’est la Ruée vers l’or du Klondike, entre 1896 et 1899, qui galvanise la croissance de la ville. Pour les prospecteurs, Edmonton est la dernière ville de taille avant d’entamer le long et pénible chemin vers le Yukon. Hôtels, pensions et magasins généraux poussent comme des champignons pour répondre à la demande. Le flot continu d’immigrants venus de la diaspora québécoise, du Manitoba, de l’Ontario, des États-Unis ou d’Europe nourrit cette demande au début du vingtième siècle. 

Durant cette période, les francophones sont aussi nombreux que les anglophones dans la jeune municipalité. Ils sont commerçants, avocats, juges, défricheurs et journaliers. Les femmes ont une place prépondérante en agriculture, en éducation, dans les soins de santé et dans les industries de service. La communauté métis est importante et comprend de grands propriétaires fonciers comme Laurent Garneau.

Comme partout ailleurs au pays, on reconnaît les francophones à leur langue et à leur religion. Un des slogans de l’Église catholique de l’époque l'illustre bien: ‘La langue, gardienne de la foi.’

Les premières églises sont érigées sur la rive nord de la rivière, puisqu’une autre ville occupe la rive sud, Strathcona. Ce n’est qu’en 1912 que les deux fusionneront. Les notables francophones s’installent, bâtissent des maisons, des immeubles, des commerces, des cimetières. Ils s’associent avec des gens issus d'autres cultures, d’autres langues.

Les congrégations religieuses catholiques de femmes et d’hommes arrivent également de l’Est pour s’occuper d’éducation et de santé. Les Soeurs de la charité de Montréal, communément appelées soeurs grises, fondent l’Hôpital général d’Edmonton. Le collège des jésuites ouvre ses portes en 1913 alors que les Soeurs de l’Assomption de la Sainte-Vierge ouvrent l’Académie Assomption. 

Les Oblats de Marie-Immaculée, quant à eux, transfèrent leur juniorat Saint-Jean de Pincher Creek à Strathcona en 1911. C’est autour de cette institution que se déplacera, tout au long du vingtième siècle, le coeur de la vie francophone.

Avant de devenir une institution postsecondaire pour tous, dans les années 1960, le juniorat Saint-Jean reçoit des étudiants de toutes les cultures et toutes les langues. La communauté francophone de la ville, qui s’est dotée d’une radio française en 1949, partage des heures de diffusion avec d’autres communautés culturelles, comme les Ukrainiens et les Polonais.

Dans les années 1970 et jusqu’à la fin des années 1990, on ne parlait que d’assimilation et de disparition des francophones en Alberta. C’est tout le contraire qui s’est produit: c’est cette même communauté qui a absorbé des francophones venus du Québec, d’Acadie, d’Europe et d’Afrique, et ces amoureux de la langue et la culture française qu’on nomme francophiles. S’il y a encore des batailles à mener pour assurer l’épanouissement de la culture d’expression française à Edmonton et en Alberta, cette nouvelle mosaïque culturelle saura bien comment les gagner.

Bonne visite !

 

CRÉDITS

Les créateurs de ce circuit tiennent à remercier les personnes, compagnies et associations suivantes:

L'archidiocèse catholique d'Edmonton; Les archives provinciales de l'Alberta; Les archives de la ville d'Edmonton; L'association canadienne-française de l'Alberta (ACFA); Le Centre 82; La cité francophone; La Société des manoirs Saint-Joachim et Saint-Thomas; Wolf Willow Studios; La ville d'Edmonton et Mme Claudette Roy.

Une production du Conseil de développement économique de l'Alberta (CDEA)

 


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